Résumé de la décision
M. B... A..., lieutenant de gendarmerie, a été sanctionné par la ministre des armées par un blâme le 27 février 2019 en raison de comportements inappropriés envers une collègue. Après avoir formé un recours hiérarchique et un recours administratif préalable, il a saisi le Conseil d'Etat pour demander l'annulation de la sanction et de sa notation de 2019, ainsi que la réparation de son préjudice. Le Conseil d'Etat a rejeté la demande d'annulation de la sanction disciplinaire, la jugeant proportionnée aux faits reprochés, et a renvoyé la question de l'annulation de la notation à un tribunal administratif territorialement compétent.
Arguments pertinents
1. Sur l'annulation de la sanction disciplinaire : Le Conseil d'Etat a établi que les faits reprochés à M. A... étaient bien fondés. En effet, « le requérant a adopté, à plusieurs reprises, des comportements inappropriés à l'égard du personnel féminin de la gendarmerie, ce dont ses collègues ont été témoins ». Le Conseil a affirmé que, compte tenu des responsabilités de M. A..., la sanction du blâme était proportionnée et justifiée par la gravité des comportements relevés.
2. Sur la demande d'annulation de la notation : Le Conseil d'Etat a souligné qu'il n'était pas compétent pour se prononcer sur cette demande, celle-ci ne relevant pas de son champ de compétence tel que défini par l'article R. 311-1 du Code de la justice administrative : « Les conclusions de M. A... tendant à l'annulation de sa notation établie en 2019... ne relèvent... ni du 3° de l'article R. 311-1... ni d'aucun des autres cas de compétence directe du Conseil d’Etat... ».
Interprétations et citations légales
1. Sur la compétence en matière disciplinaire : Le Conseil se fonde sur l'article L. 4137-2 du Code de la défense qui précise la hiérarchie des sanctions disciplinaires et le juge de l'excès de pouvoir détermine si la sanction est appropriée. Le passage pertinent est : « [...] saisi de moyens en ce sens, de rechercher si les faits reprochés à un agent public ayant fait l'objet d'une sanction disciplinaire constituent des fautes de nature à justifier une sanction et si la sanction retenue est proportionnée à la gravité de ces fautes. »
2. Sur la compétence juridictionnelle du Conseil d'Etat : Pour rejeter les conclusions de M. A... sur l'annulation de sa notation, le Conseil d'Etat s'appuie sur l'article R. 311-1 du Code de justice administrative, précisant que ce dernier est compétent pour connaître de « [...] des litiges concernant le recrutement et la discipline des agents publics nommés par décret du Président de la République [...] ». Cela signale clairement que les litiges liés aux notations ne tombent pas sous la même catégorie de compétence, justifiant ainsi leur renvoi à un tribunal administratif compétent.
En résumé, le Conseil d'Etat valide la prise de sanction par l'autorité concernée tout en renvoyant aux juridictions appropriées les questions relatives aux notations administratives.