Résumé de la décision
La décision porte sur une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) soulevée par M. B..., contestant la conformité à la Constitution des dispositions de l'article 16-1 de la loi du 12 avril 2000 sur les droits des citoyens dans leurs relations avec les administrations. Le Conseil d'État a statué qu'il n'était pas nécessaire de renvoyer cette QPC au Conseil constitutionnel, considérant que le moyen invoqué ne pouvait être retenu. En outre, les demandes de M. B... visant à corriger une erreur matérielle dans une décision antérieure du Conseil d'État ont été rejetées, car elles ne mettaient pas en cause des erreurs de caractère matériel. En conséquence, M. B... a été condamné à une amende de 100 euros pour la nature abusive de sa requête.
Arguments pertinents
1. Applicabilité de l'article 16-1 : La décision souligne que le recours en rectification d'erreur matérielle s'applique uniquement pour corriger des erreurs matérielles non imputables aux parties et ayant pu influencer la décision. L'article 16-1 de la loi du 12 avril 2000 n'est pas pertinent pour remettre en question une décision juridictionnelle, car il n'est pas applicable au litige en question (Considérant 3).
2. Nature des erreurs : Le Conseil d'État précise que les arguments concernant l'absence d’information préalable sur un moyen d'ordre public ne sont pas considérés comme des erreurs matérielles, mais plutôt comme des contestations d'ordre juridique qui ne peuvent être soulevées par le biais d'une demande de rectification (Considérant 5 et 6).
3. Demande de rectification : Le Conseil d'État a rejeté la demande de M. B... pour rectification, affirmant que cette demande ne concernait pas des erreurs de forme ou de procédure, mais des questions de fond sur lesquelles le Conseil s'était déjà prononcé (Considérant 7).
Interprétations et citations légales
- Article 23-5 de l'ordonnance n° 58-1067 : Ce texte établit les conditions dans lesquelles une QPC peut être soulevée devant le Conseil d'État. La décision retient que pour l'article invoqué, la condition d'applicabilité et de nouveauté n'est pas remplie : "Le moyen tiré de ce qu'une disposition législative porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution peut être soulevé (...) à l'occasion d'une instance devant le Conseil d'Etat (...)".
- Article R. 833-1 du code de justice administrative : Cet article détaille le recours en rectification d'erreur matérielle, précisant son but et ses limites. La décision démontre que ce recours n'est pas destiné à remettre en question les appréciations juridiques établies par le Conseil (Considérant 3).
- Article R. 741-12 du code de justice administrative : Cet article permet au juge d'infliger une amende pour une requête abusive. Il a été appliqué en raison du caractère abusif de la requête de M. B..., entraînant une amende de 100 euros.
En conclusion, la décision clarifie les limites du recours en rectification d'erreur matérielle et précise que des questions d'appréciation juridique ne peuvent pas être contestées par cette voie, tout en confirmant que la QPC soulevée par M. B... ne répondait pas aux critères d'examen requis par le droit.