Résumé de la décision
La société Free Mobile a demandé la suspension d'un arrêté pris par le maire de Saint-Gervais-les-Bains le 1er juillet 2016, qui s'opposait à l'installation d'une station relais de téléphonie mobile sur le toit d'un bâtiment. Le tribunal administratif de Grenoble a rejeté cette demande par une ordonnance du 26 septembre 2016. Free Mobile a formé un pourvoi en cassation. La décision du tribunal a été confirmée, statuant que l'arrêté municipal était conforme à la législation en matière d'urbanisme et ne portait pas atteinte aux intérêts protégés par le code de l'urbanisme. En conséquence, Free Mobile a été condamnée à verser 3 000 euros à la commune en application de l'article L. 761-1 du Code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Respect des prescriptions légales : La décision souligne que l'arrêté contesté repose sur des motifs tirés de l'article R. 111-27 du Code de l'urbanisme, qui stipule que des constructions peuvent être refusées si elles portent atteinte à l'environnement. Le juge a considéré que le moyen tiré de la méconnaissance de l'article UB 11 ne créait pas de doute sérieux sur la légalité de l'arrêté, car cet article admet des exigences inférieures par rapport à celles de l'article R. 111-27. Le tribunal a donc estimé selon l'article R. 111-27 que "les constructions, par leur situation, leur architecture, leurs dimensions ou l'aspect extérieur des bâtiments ou ouvrages à édifier... sont de nature à porter atteinte au caractère ou à l'intérêt des lieux avoisinants".
2. Domaine d'application : Le juge a validé que les dispositions de l’article UB 11, qui stipulent que certaines constructions liées aux services publics et sans création de surface de plancher ne sont pas soumises aux mêmes exigences, ne s’appliquent pas dans ce cas où l'installation visée est d'une nature à provoquer une atteinte à l'environnement. Cela a justifié le refus d'annulation de l'arrêté.
3. Doute sérieux sur la légalité : Dans son évaluation, le juge a conclu qu'il n'existait pas de doute sérieux sur le fait que la décision nuisait aux intérêts protégés par l'article R. 111-27, refusant d'entacher sa décision d'une dénaturation.
Interprétations et citations légales
Interprétations des textes de loi
1. Code de l'urbanisme - Article R. 111-27 : Cet article établit que "les constructions peuvent être refusées ou n'être acceptées que sous réserve de l'observation de prescriptions spéciales" dans le cas où elles sont de nature à porter atteinte aux caractéristiques des lieux avoisinants. Cela a servi de fondement à l'arrêté municipal.
2. Code de l'urbanisme - Article UB 11 : Bien que cet article admette que certaines constructions soient exemptées des exigences plus strictes, le tribunal a jugé que, pour le cas spécifique des installations de téléphonie mobile qui peuvent influencer l'environnement et le paysage urbain, les normes de l'article R. 111-27 demeurent applicables.
L'analyse des textes et la décision prise par les juges montrent une approche rigoureuse pour protéger l'environnement et le caractère des espaces urbains face à l'expansion des infrastructures de télécommunications. En conclusion, le juge a statué que l'arrêté municipal s'inscrivait bien dans le respect des normes d'urbanisme en vigueur, justifiant ainsi le rejet du pourvoi de Free Mobile.