Résumé de la décision
M. B..., ingénieur en chef de 1re classe des études et techniques de l'armement, conteste la décision implicite de la commission des recours des militaires qui a rejeté sa demande d'annulation du décret présidentiel du 15 décembre 2016. Ce décret ne l'a pas promu au grade d'ingénieur général. Après avoir examiné les arguments de M. B..., le tribunal a conclu que la décision était justifiée et a rejeté sa requête ainsi que ses demandes de reconstitution de carrière et de nomination rétroactive au grade d'ingénieur général.
Arguments pertinents
1. Notation des militaires : Le tribunal souligne que, conformément à l'article L. 4135-1 du code de la défense, les militaires doivent être notés au moins une fois par an, mais que cette notation doit être effectuée par les autorités à laquelle le militaire est rattaché. Puisque M. B... était en détachement dans des administrations n'appartenant pas à l'autorité militaire, aucune obligation de notation ne pesait sur le ministre de la défense.
2. Erreur manifeste d’appréciation : Le tribunal a constaté qu'il n'y avait pas d'erreur manifeste d'appréciation dans la décision de ne pas promouvoir M. B... au grade d'ingénieur général. Bien que M. B... ait occupé des fonctions d'encadrement, implicant qu'il aurait pu être éligible à cette promotion, le tribunal a estimé que cela ne suffisait pas à justifier celle-ci. Les décisions de promotion ont été jugées raisonnables, compte tenu des éléments de dossier.
Interprétations et citations légales
1. Notation du militaire en détachement : Le tribunal cite l'article 1er de l'arrêté du ministre de la défense du 29 août 2005, précisant que « le militaire en détachement est noté par les seules autorités dont il relève dans son emploi de détachement ». Cette disposition est interprétée comme une nécessité pour garantir la pertinence et l'exactitude des notations, qui doivent effectivement refléter la qualité du service dans le cadre de l'emploi occupé.
2. Exigence de notation : L'article L. 4135-1 du code de la défense stipule que « la notation est traduite par des notes et des appréciations qui sont obligatoirement communiquées chaque année aux militaires. ». Cela soulève la question de l'impact des notations sur les promotions. Cependant, le tribunal insiste sur le fait que durant les détachements en dehors de l’autorité militaire du ministre, M. B... ne pouvait raisonnablement attendre une notation ou une promotion conjointe, respectant ainsi le cadre juridique.
3. Absence de promotion : La décision souligne que même si M. B... n’a pas reçu de note chiffrée pendant son détachement, cela ne constitue pas un motif suffisant pour établir une injustice ou erreur de l'administration. Le tribunal indique qu'« il ne ressort pas des pièces du dossier [...] que les auteurs de la décision attaquée auraient commis une erreur manifeste d'appréciation en ne promouvant pas le requérant ».
En somme, la décision s'articule autour du respect des règles de notation et des conditions d'évaluation mises en place par le code de la défense, et elle souligne l'importance d'une analyse objective des promotions sans lien direct avec l'occupation des fonctions durant les détachements.