Résumé de la décision
La décision concerne une requête de M. C..., maire sortant de la commune de Coudray (Eure), qui contestait les résultats du second tour des élections municipales du 28 juin 2020, en invoquant des irrégularités lors du scrutin. Le tribunal administratif de Rouen avait précédemment rejeté sa protestation. M. C... fait appel de ce jugement. Toutefois, la cour a confirmé le jugement et a rejeté la requête de M. C..., ainsi que les demandes de Mme K... pour des frais de justice, concluant qu'il n'y avait pas suffisamment de preuves d'irrégularités pouvant affecter la sincérité du scrutin.
Arguments pertinents
1. Absence d'élément nouveau de polémique électorale :
- La cour a estimé que la réunion entre les candidats le 16 juin 2020 et la fusion des listes n'étaient pas considérées comme un élément nouveau de polémique, comme le stipule l'article L. 48-2 du Code électoral : « Il est interdit à tout candidat de porter à la connaissance du public un élément nouveau de polémique électorale… ».
2. Pas de manipulation des bulletins de vote :
- L'instruction n'a pas démontré que des bulletins de vote avaient été distribués dans des conditions laissant supposer une manipulation, contredisant ainsi les allégations de M. C....
3. Comparaison entre les deux tours :
- Le fait que les résultats du second tour diffèrent de ceux du premier n'est pas un indice de fraude ou d'atteinte à la sincérité du scrutin : « La circonstance que les résultats obtenus par les candidats à l'issue du second tour de scrutin sont différents de ceux du premier tour ne permet pas… de caractériser l'existence d'une manoeuvre… ».
Interprétations et citations légales
1. Code électoral - Article L. 48-2 :
- Cet article interdit de diffuser des éléments nouveaux de polémique électorale pour permettre une compétition équitable entre candidats. La cour a interprété que la réunion et la fusion des listes ne constituaient pas des éléments nouveaux, ce qui ne justifiait pas une annulation des résultats.
2. Code électoral - Article L. 49 :
- Il stipule l'interdiction de distribuer des documents électoraux à partir de la veille du scrutin, renforçant l'idée que les conditions de campagne doivent être respectées pour protéger l'intégrité de l'élection.
3. Code électoral - Article L. 252 :
- Indique que dans les communes de moins de 1000 habitants, le scrutin est majoritaire, ce qui implique un processus simplifié et désignatif, limitant les complications liées à des opérations de vote.
La décision de la cour illustre l’importance du respect des procédures électorales et souligne le fait qu'il faut des preuves tangibles d'irrégularités pour invalider un scrutin, afin de maintenir la stabilité et la légitimité des résultats électoraux.