Résumé de la décision
L'Union fédérale des syndicats de l'Etat CGT (UFSE-CGT) a demandé l'annulation de l'arrêté du 18 septembre 2020, qui ne tenait pas compte de sa proposition de nomination de M. A... au conseil d'administration de l'Institution de retraite complémentaire des agents non titulaires de l'Etat et des collectivités publiques (IRCANTEC). Le Conseil d'Etat a écarté la fin de non-recevoir invoquée par la ministre du travail, concernant le manque d'intérêt à agir de la requérante. Toutefois, il a déterminé que l'arrêté contesté n'avait pas le caractère d'un acte réglementaire et a donc attribué le jugement de la requête au tribunal administratif de Paris.
Arguments pertinents
1. Intérêt à agir : La fin de non-recevoir, affirmant que l'UFSE-CGT ne justifiait pas d'un intérêt à agir, a été rejetée. Cela indique que, selon le Conseil d'Etat, le syndicat avait un intérêt légitime à contester l'arrêté concernant la nomination au conseil d'administration.
Citation pertinente : "la requérante ne justifierait pas d'un intérêt à agir contre cet arrêté, ne peut qu'être écartée."
2. Caractère de l'arrêté : Le Conseil d'Etat a établi que l'arrêté attaqué ne revêtait pas la nature d'un acte réglementaire, stipulant ainsi que ce dernier n'entre pas dans le champ d'application des articles R. 311-1 et R. 312-9 du code de justice administrative. Cela a conduit à la décision d'attribuer le jugement au tribunal administratif.
Citation clé : "L'arrêté attaqué n'a pas le caractère d'un acte réglementaire et, par suite, n'entre pas dans le champ d'application du 2° de l'article R. 311-1 du code de justice administrative."
Interprétations et citations légales
La décision repose sur une interprétation des articles du code de justice administrative qui établit les compétences respectives entre le Conseil d'Etat et les tribunaux administratifs.
1. Article R. 311-1 : Cet article détermine les types d'actes qui ressortissent au Conseil d'Etat en premier et dernier ressort. En affirmant que l'arrêté contesté ne relève pas de ce cadre, le Conseil d'Etat précise que le contrôle des actes non réglementaires est généralement du ressort des tribunaux administratifs.
Citation : Code de justice administrative - Article R. 311-1 : "Le Conseil d’Etat connaît en premier et dernier ressort des décrets et des arrêtés réglementaires."
2. Article R. 351-1 : Cet article permet au Conseil d'Etat de renvoyer des affaires qui ne relèvent pas de sa compétence vers les juridictions administratives inférieures, justifiant la décision de renvoyer le cas au tribunal administratif de Paris.
Citation : Code de justice administrative - Article R. 351-1 : "Il incombe au Conseil d’État de renvoyer au tribunal administratif compétent le jugement des affaires dont il est saisi en dehors de sa compétence."
Ainsi, cette décision met en lumière le cadre juridique entourant les actes administratifs et les voies de recours, soulignant la précision des compétences entre les diverses juridictions administratives.