Résumé de la décision
Mme B..., de nationalité allemande, a contesté des décisions fiscales suite à un examen de sa situation fiscale personnelle par l'administration française, qui a conclut que son domicile fiscal était en France durant les années 2008 à 2010. Suite à un non-dépôt de déclarations, des impositions supplémentaires ont été appliquées. Après le rejet de son appel par la cour administrative d'appel de Marseille, Mme B... s'est pourvue en cassation. Le Conseil d'État a finalement annulé l'arrêt de la cour d'appel, considérant qu'il y avait eu une erreur de droit dans l'interprétation des procédures de mise en demeure et dans la détermination de l'adresse à laquelle celles-ci devaient être notifiées.
Arguments pertinents
1. Domicile fiscal : La cour administrative d'appel avait jugé que Mme B... devait être considérée comme résidente fiscale française. Cependant, le Conseil d'État a noté qu'elle ne justifiait pas avoir informé l'administration de son adresse en Allemagne, et donc la cour ne pouvait pas conclure que la notification avait été effectuée à la dernière adresse connue.
2. Mise en demeure : Le Conseil d'État a conclu que les mises en demeure n'avaient pas été valablement notifiées, soulignant que pour être régulière, une mise en demeure doit être envoyée à la dernière adresse officiellement déclarée par le contribuable ("Pour être régulière, la mise en demeure ... doit être notifiée à la dernière adresse qu'il a officiellement communiquée à l'administration fiscale.").
3. Erreurs de droit : La cour administrative d'appel a été critiquée pour avoir fondé ses conclusions sur des éléments hors de la relation contribuable-administration fiscale et pour avoir ignoré la parfaite légitimité des preuves apportées par Mme B.... Le Conseil d'État a statué que cela constituait une erreur manifeste de droit.
Interprétations et citations légales
Les articles du Livre des procédures fiscales sont au cœur des décisions.
- Livre des procédures fiscales - Article L. 66 : Ces dispositions stipulent que les contribuables qui ne déposent pas leurs déclarations dans le délai légal sont assujettis à la taxation d'office, sous réserve de régularisation ("Sont taxés d'office ... les contribuables qui n'ont pas déposé dans le délai légal la déclaration d'ensemble de leurs revenus...").
- Livre des procédures fiscales - Article L. 67 : Ceci précise que la taxation d'office ne doit être appliquée que si le contribuable ne procède pas à la régularisation après mise en demeure ("La procédure de taxation d'office ... n'est applicable que si le contribuable n'a pas régularisé sa situation dans les trente jours...").
En conclusion, le Conseil d'État a remarqué que l'administration fiscale n'avait pas respecté ses propres règles de notification, entraînant l'annulation de l'arrêt de la cour administrative d'appel et confirmant le droit de Mme B... à un traitement équitable selon les normes établies.