Résumé de la décision
M. et Mme B... ont contesté un paragraphe de l'instruction fiscale qui écartait l'application d'un abattement pour durée de détention sur les plus-values réalisées avant le 1er janvier 2013. Ils ont soulevé une question prioritaire de constitutionnalité relative à l'article 17 de la loi du 29 décembre 2013, arguant que la restriction à l'application de cet abattement était inconstitutionnelle. Toutefois, le Conseil d'État a constaté que le Conseil constitutionnel avait déjà déclaré conformes à la Constitution les dispositions concernées par sa décision n° 2016-538 QPC du 22 avril 2016, rendant ainsi leur demande sans objet. Il n'a donc pas lieu de statuer sur la demande de transmission.
Arguments pertinents
Le Conseil d'État a fondé sa décision sur le fait que le Conseil constitutionnel a déjà statué sur la constitutionnalité des dispositions litigieuses. Comme l'indiquent les considérations juridiques :
> "le Conseil constitutionnel les a déclarées conformes à la Constitution dans sa décision n° 2016-538 QPC du 22 avril 2016".
Cet argument souligne que le principe de la chose jugée s'applique, par conséquent, la question soulevée par M. et Mme B... n'avait plus de raison d'être examinée par le Conseil d'État.
Interprétations et citations légales
La décision s’appuie principalement sur les dispositions de la loi de finances ainsi que sur les textes législatifs régissant les plus-values. Deux articles principaux ont été au cœur du débat :
1. Code général des impôts - Article 150-0 D : Cet article définit les modalités d'application de l'abattement pour durée de détention ainsi que les conditions spécifiques auxquelles il est soumis.
- Cela se référence dans le texte :
> "Les gains nets de cession à titre onéreux d'actions [...] mentionnés au I de l'article 150-0 A, ainsi que les distributions [...] sont réduits d'un abattement déterminé dans les conditions prévues."
2. Loi n° 2013-1278 du 29 décembre 2013 - Article 17 : Cet article et son III précisent que les abattements prévus ne s'appliquent qu'aux gains réalisés à compter du 1er janvier 2013.
- Le texte indique :
> "ces dispositions s'appliquent aux gains réalisés à compter du 1er janvier 2013".
La décision du Conseil constitutionnel, jugée conforme, a permis de statuer que les abattements pour durée de détention ne s'appliquaient pas aux plus-values en report d'imposition avant cette date. Par suite, toute contestation ultérieure de ces dispositions était vouée à l'échec, ce qui a conduit à ce que la demande de M. et Mme B... soit considérée comme sans objet.