Résumé de la décision
La société Abeille Parachutisme a contesté un courrier du 16 avril 2018 émanant du directeur de cabinet du ministre de l'action et des comptes publics, qui affirmait que le saut en parachute en tandem ne pouvait être considéré comme une activité de transport de voyageurs, et donc ne pouvait bénéficier d'un taux réduit de TVA. La décision rendue a annulé ce courrier, en raison de l'incompétence du signataire, le directeur de cabinet, qui n'avait pas reçu la délégation nécessaire pour interpréter les dispositions fiscales en question.
Arguments pertinents
1. Incompétence du signataire : La décision souligne que le directeur de cabinet ne peut signer un acte que s'il dispose d'une délégation du ministre. En l'espèce, le directeur de la législation fiscale avait reçu cette délégation pour signer des actes relatifs à l'interprétation des dispositions fiscales. Par conséquent, le directeur de cabinet n'était pas compétent pour émettre le courrier litigieux.
> "Il suit de là que le directeur de cabinet du ministre de l'économie et des finances n'était pas compétent pour signer un tel acte."
2. Nature de l'acte : Le courrier en question avait pour objet d'interpréter des dispositions fiscales, ce qui relève de la compétence du directeur de la législation fiscale, et non du directeur de cabinet.
> "Le directeur de la législation fiscale avait toutefois reçu délégation pour signer, au nom du ministre, les actes par lesquels l'administration commente et interprète les dispositions législatives et réglementaires en matière fiscale."
Interprétations et citations légales
1. Délégation de signature : Le décret du 27 juillet 2005 précise les conditions dans lesquelles un directeur de cabinet peut signer des actes. Selon l'article 1er, seuls les directeurs d'administration centrale peuvent signer des actes relatifs aux affaires placées sous leur autorité, sauf délégation spécifique.
> Décret du 27 juillet 2005 - Article 1er : "A compter du jour suivant la publication au Journal officiel de la République française de l'acte les nommant dans leurs fonctions... peuvent signer, au nom du ministre... l'ensemble des actes, à l'exception des décrets..."
2. Interprétation des dispositions fiscales : Le courrier du directeur de cabinet visait à interpréter des dispositions fiscales, ce qui est explicitement réservé à ceux qui ont reçu une délégation pour ce faire.
> Décret du 27 juillet 2005 - Article 2 : "Les ministres et secrétaires d'Etat peuvent, par un arrêté publié au Journal officiel de la République française, donner délégation pour signer tous actes... au directeur et au chef de leur cabinet... en ce qui concerne les affaires pour lesquelles délégation n'est pas donnée à l'une des personnes mentionnées à l'article 1er."
En conclusion, la décision met en lumière l'importance de la compétence et de la délégation dans le cadre des actes administratifs, en soulignant que l'interprétation des lois fiscales doit être effectuée par les personnes dûment habilitées.