Résumé de la décision
La décision concerne M. et Mme B... qui étaient en désaccord avec une majoration de 80 % appliquée à leurs impositions pour les années 2000 à 2002, en raison d'une activité occulte selon l'administration fiscale. Les requérants ont contesté l'application de cette pénalité, arguant de l'absence d'intention de dissimulation. La cour administrative d'appel de Marseille a rejeté leur requête, décision confirmée par le Conseil d'État qui a statué qu'il n'était pas nécessaire de prouver l'intention de dissimuler pour caractériser l'existence d'une activité occulte.
Arguments pertinents
1. Sur la preuve de l'activité occulte : La décision souligne que, pour qu'une majoration de 80 % soit appliquée au titre d'une activité occulte, il n'est pas requis de prouver l'intention de dissimulation de la part du contribuable. Le juge précise que "l'administration doit être réputée apporter la preuve, qui lui incombe, de l'exercice occulte de l'activité professionnelle si le contribuable n'est pas lui-même en mesure d'établir qu'il a commis une erreur justifiant qu'il ne se soit acquitté d'aucune de ces obligations déclaratives".
2. Sur la conformité avec la Constitution : La décision fait référence à la décision du Conseil constitutionnel n° 99-424 qui a validé l’interprétation de l'activité occulte, indiquant que "la notion d'activité occulte est définie avec une précision suffisante" et que la pénalité ne peut s'appliquer que si certaines conditions sont remplies.
Interprétations et citations légales
1. Code général des impôts - Article 1728 : Cet article stipule que les contribuables qui ne présentent pas leurs déclarations dans les délais sont soumis à des pénalités y compris une majoration pouvant atteindre 80 % en cas d'activité occulte. La formulation de l'article souligne que "lorsqu'une personne physique ou morale... s'abstient de souscrire cette déclaration... le montant des droits mis à la charge du contribuable... est assorti d'une majoration de 10 p. 100."
2. Livre des procédures fiscales - Article L. 169 : Cet article précise les modalités de reprise en matière fiscale, notamment lorsqu'un contribuable ne dépose pas ses déclarations. L'article énonce que l'administration peut agir lors de la découverte d'une telle omission, renforçant l'idée que si le contribuable ne respecte pas ses obligations déclaratives, il est présumé exercer une activité occulte.
3. Décision du Conseil constitutionnel - n° 99-424 : Le Conseil a affirmé que "la pénalité qu'il était prévu d'instituer... ne pourrait s'appliquer qu'à cette double condition" – le non-dépôt des déclarations et l'absence d'information sur l'activité.
En conclusion, la décision réaffirme que l'administration fiscale a la capacité d'imposer des pénalités, y compris une majeure en cas d'activités occultes, sans qu'il soit nécessaire de prouver l'intention de dissimulation, tant que les conditions légales sous-jacentes sont respectées.