Résumé de la décision
La décision concerne M. B..., un professeur certifié ayant exercé comme enseignant non titulaire au lycée français Jean Mermoz d'Abidjan entre 1985 et 1992. Sa demande de validation de cette période pour ses droits à pension a été rejetée par les décisions du ministre de l'Éducation nationale en 2013. M. B... a contesté cette décision devant le tribunal administratif de La Réunion, qui a rejeté sa demande. Il s'est alors pourvu en cassation. La cour de cassation a annulé le jugement du tribunal administratif, considérant qu'il n'avait pas suffisamment examiné si M. B...avait été réellement recruté pour l'État, puis pour l'Agence pour l'enseignement français à l'étranger (AEFE) après sa création en 1992.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit : Le tribunal administratif n'a pas vérifié si M. B... était un employé de l'État ou de l'AEFE, ce qui le rendait effectivement éligible à la validation de sa période d'enseignement. La cour a noté : "En statuant par ces motifs, sans rechercher si M. B... n'avait pas été en réalité recruté pour le compte de l'État et en son nom, le tribunal a commis une erreur de droit."
2. Dispositions légales applicables : Le jugement du tribunal a été annulé car il n’a pas pris en compte les catégories de services d’enseignement précisées dans l'arrêté interministériel du 7 septembre 1965 et le code des pensions civiles et militaires de retraite.
Interprétations et citations légales
1. Arrêté interministériel du 7 septembre 1965 : Cet arrêté stipule au premier paragraphe : "Les services d'enseignement accomplis hors de France avant leur titularisation par les personnels ultérieurement intégrés dans les cadres métropolitains peuvent être pris en compte pour la retraite". Cette disposition vise à reconnaître les services effectués à l'étranger, mais l'application précise dépend de l'identité de l'employeur.
2. Code des pensions civiles et militaires de retraite - Article L. 5 : Le texte précise : "peuvent également être pris en compte pour la constitution du droit à pension les services d'auxiliaire, de temporaire, d'aide ou de contractuel...". Pour que ces services soient validés, une autorisation explicite doit être donnée par un arrêté commun des ministres intéressés. L'interprétation de ce texte doit prendre en compte également la nature de l'employeur et son rapport avec l'enseignant concerné.
3. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article permet la prise en charge des frais de justice par l'État dans des cas où il est condamné. La cour a appliqué cet article pour accorder à M. B... une somme de 2 400 euros, jugeant que, étant donné les circonstances de l'espèce, cela était dû.
Cette décision souligne l'importance d'une analyse rigoureuse des relations employeur-employé dans le contexte des réglementations relatives à la pension et des conditions de validation des services effectués, notamment pour ceux ayant travaillé à l'étranger.