Résumé de la décision
M. et Mme B... ont contesté la conformité à la Constitution de dispositions législatives qui excluent les investissements réalisés via une société en participation du bénéfice d'une réduction d'impôt sur le revenu, à compter de l'imposition des revenus de l'année 2011. La Cour a décidé qu'il n'était pas nécessaire de renvoyer cette question au Conseil constitutionnel, estimant que la question soulevée n'était pas nouvelle et dépourvue de caractère sérieux. Ainsi, le moyen invoqué par M. et Mme B... fut écarté.
Arguments pertinents
1. Applicabilité des dispositions contestées : La décision indique que les dispositions en cause ne sont pas rétroactives et ne modifient pas le fait générateur de la réduction d'impôt, qui est lié à l'immobilisation créée ou livrée effectivement au moment de l'exploitation. Cela renforce l'idée que la loi énonce clairement des conditions qui doivent être remplies pour bénéficier de la réduction.
Citation pertinente : "Les dispositions contestées sont applicables à compter de l'imposition des revenus de l'année 2011 et sont dépourvues de portée rétroactive."
2. Principes constitutionnels : La cour rappelle que le législateur peut modifier des textes antérieurs tant qu'il ne porte pas préjudice à des droits acquis sans motif d'intérêt général suffisant. En l’espèce, les requérants ne peuvent revendiquer des droits sur des investissements qui n'étaient pas effectivement exploités avant l'entrée en vigueur de la loi.
Citation pertinente : "Il ne saurait, sans motif d'intérêt général suffisant, ni porter atteinte aux situations légalement acquises ni remettre en cause les effets qui peuvent légitimement être attendus de telles situations."
3. Nature de la question prioritaire de constitutionnalité : La cour conclut que la question posée par M. et Mme B... n'est pas nouvelle ni sérieuse, en raison de la clarté des règles d'application et des faits en cause.
Citation pertinente : "Ainsi, sans qu'il soit besoin de renvoyer au Conseil constitutionnel la question prioritaire de constitutionnalité invoquée, le moyen tiré de ce que les dispositions [...] portent atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution doit être écarté."
Interprétations et citations légales
1. Ordonnance n° 58-1067 du 7 novembre 1958 - Article 23-4 : Cet article établit les conditions de renvoi au Conseil constitutionnel et précise que la question doit être applicable au litige et non déjà examinée. La décision souligne l'importance de ces critères pour la recevabilité des questions soulevées.
2. Code général des impôts - Article 199 undecies B : Cet article prévoit une réduction d'impôt sous certaines conditions, et la modification législative vise à clarifier et restreindre ces conditions. Cela représente une action législative dans l'intérêt général tout en préservant la conformité avec le droit constitutionnel.
3. Déclaration des droits de l'homme et du citoyen - Article 16 : Cet article affirme que la garantie des droits doit être assurée, mais il permet également au législateur d'adapter les textes de loi, tant qu'il respecte les droits acquis. La cour a souligné que la loi en cause n'affectait pas rétroactivement les droits, mais plutôt qu'elle précisait les conditions futures d'application.
Ainsi, la décision met en avant une interprétation rigoureuse des lois en vigueur, soutenue par des principes constitutionnels clairs, tout en considérant les faits spécifiques du cas des requérants.