Résumé de la décision
M. et Mme B... avaient saisi le tribunal administratif de Versailles pour contester des suppléments d'impôt sur le revenu pour les années 2012 à 2014. En raison d'une absence de réponse à une demande de confirmation de maintien de leur requête, le président du tribunal a constaté leur désistement par ordonnance du 29 janvier 2019. M. et Mme B... ont ensuite appelé cette décision, mais leur appel a été rejeté par le président de la 1ère chambre de la cour administrative d'appel de Versailles le 5 septembre 2019. En cassation, le Conseil d'État a annulé l'ordonnance de la cour d'appel, considérant que celle-ci avait commis une erreur de droit en n'étudiant pas les motifs du premier juge.
Arguments pertinents
L'argument clé de cette décision repose sur l’obligation du juge d’appel de vérifier si le requérant (M. et Mme B...) avait bien reçu la demande qui lui était adressée selon les dispositions de l'article R. 612-5-1 du code de justice administrative. Le Conseil d'État souligne au point 3 que "le juge d'appel, saisi de moyens en ce sens, doit vérifier que l'intéressé a reçu la demande" et que cette demande devait explicitement informer les requérants des conséquences d’un défaut de réponse. En annulation de l'ordonnance de la cour d'appel, le Conseil d'État conclut que les requérants avaient droit de discuter les motifs de l'application des dispositions de cet article.
Interprétations et citations légales
L’interprétation de l'article R. 612-5-1 du code de justice administrative est centrale dans cette décision. Le texte stipule : "Lorsque l'état du dossier permet de s'interroger sur l'intérêt que la requête conserve pour son auteur, le président de la formation de jugement (...) peut inviter le requérant à confirmer expressément le maintien de ses conclusions [...]". Le Conseil d'État a par ailleurs étudié l'obligation pour le président de la chambre et la cour administrative d'appel de respecter les droits des requérants en scrutant à la fois la conformité de la demande, la notification et le respect des délais.
Dans ce contexte, les éléments de preuve doivent démontrer que la demande a été correctement communiquée, que le délai a été respecté et que les conséquences d'un non-respect ont été clairement exposées. C’est ce qu’affirme le Conseil d'État dans son jugement, en prononçant l'annulation de l'ordonnance du 5 septembre 2019 et en renvoyant l'affaire à la cour administrative d'appel de Versailles.
La décision se base ainsi sur l'importance des garanties de procédure réservées aux justiciables face aux services de l'État, en vertu du principe du contradictoire, ce qui confère un poids à l’argument de M. et Mme B... quant à la compréhension et la recevabilité de leur requête.