Résumé de la décision
La société Montchapet Automobiles a contesté une ordonnance de désistement prononcée par la cour administrative d'appel de Lyon concernant sa demande de restitution de la taxe sur les surfaces commerciales payée pour les années 2013 et 2014. Le Conseil d'État a annulé cette ordonnance, considérant qu'il a été fait un usage abusif de la faculté de l'article R. 612-5-1 du code de justice administrative, car la société n'avait pas été suffisamment informée des conséquences de son silence sur la demande de confirmation de maintien de ses conclusions. En conséquence, le Conseil d'État a décidé de surseoir à statuer sur le pourvoi, en attendant la régularisation de celui-ci.
Arguments pertinents
1. Absence de réponse comme désistement abusif : Le Conseil d'État a établi que l’absence de réponse de la société Montchapet Automobiles ne pouvait pas être interprétée comme une renonciation à l’instance, arguant que l'ordonnance attaquée a fait un usage abusif de la procédure prévue par l'article R. 612-5-1. Cela implique qu'un juge doit s'assurer que les parties sont pleinement conscientes des conséquences de leur silence avant de conclure à un désistement.
Citation : « L'auteur de l'ordonnance attaquée n'a pu, sans faire un usage abusif de la faculté ouverte par l'article R. 612-5-1 […] regarder l'absence de réponse de la société Montchapet Automobiles à ce courrier comme traduisant une renonciation de sa part à l'instance introduite. »
2. Obligation de représentation : Le pourvoi de la société Montchapet Automobiles n'a pas été présenté par un avocat au Conseil d'État, ce qui est une condition nécessaire pour l'admission de la requête en raison des règles strictes relatives à la représentation légale.
Citation : « Selon l'article R. 821-3 du code de justice administrative : 'Le ministère d'un avocat au Conseil d'État et à la Cour de cassation est obligatoire pour l'introduction […] des recours en cassation.' »
Interprétations et citations légales
1. Procédure de confirmation : L'article R. 612-5-1 du code de justice administrative stipule qu'il appartient à la cour d'inviter le requérant à confirmer le maintien de ses conclusions lorsque l'état du dossier le permet. Cette procédure vise à protéger les droits des parties et à garantir une bonne administration de la justice. L'interprétation que le juge a faite, en considération des circonstances, doit être faite de manière à ne pas léser les requérants.
Citation : « […] le président de la formation de jugement […] peut inviter le requérant à confirmer expressément le maintien de ses conclusions […] à défaut de […] confirmation à l'expiration du délai […] il sera réputé s'être désisté […] »
2. Obligation d’avocat : L'article R. 821-3 insiste sur la nécessité de la représentation par un avocat pour les recours en cassation, ce qui assure une garantie de qualité et de compétence pour la représentation devant la cour. Cette exigence vise également à éviter les erreurs de procédure qui pourraient entraver l'accès à la justice.
Citation : « Le ministère d'un avocat au Conseil d'État et à la Cour de cassation est obligatoire pour l'introduction, devant le Conseil d'État, des recours en cassation […] »
En somme, la décision met en lumière l'importance de la communication claire des conséquences juridiques associées au silence du requérant, tout en soulignant les exigences procédurales relatifs à la représentation devant le Conseil d'État.