Résumé de la décision
Dans l'affaire opposant la société Hararco à l'administration fiscale, la société a contesté un arrêt de la cour administrative d'appel de Nancy qui avait rejeté son appel suite à un jugement du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne. Ce dernier avait validé les cotisations supplémentaires d'impôt sur les sociétés auxquelles la société Hararco avait été assujettie pour l'exercice 2009, en retenant que des sommes versées par la société ITM Alimentaire France constituaient des subventions exclues de l'exonération fiscale. La Cour a finalement annulé l'arrêt litigieux, considérant que la cour d'appel avait erronément qualifié les versements comme des subventions, en dénaturant les termes de la convention signé entre les parties.
Arguments pertinents
1. Qualification juridique : L'argument principal sur lequel repose la décision de la Cour est la qualification des versements effectués par ITM Alimentaire France. La Cour a statué que la cour d'appel avait "dénaturé les termes de la convention" (paragraphe 3 de la décision), raisonnant ainsi que ces sommes ne représentaient pas des subventions mais une contrepartie à des engagements pris par la société Hararco.
2. Inexactitude des motifs de la cour d'appel : La Cour a constaté que les versements étaient conditionnés par des obligations précises de la part de la société Hararco, et a souligné que "les versements n'étaient pas subordonnés à l'accomplissement par la société Hararco de prestations de service individualisées" mais faisaient partie intégrante d'un engagement contractuel.
3. Remboursement des sommes : La décision précise que la convention stipulait le remboursement des sommes versées en cas de perte ou de retrait de l'enseigne dans un délai de cinq ans, ce qui témoigne d'un lien contractuel actif qui ne peut être considéré comme une subvention.
Interprétations et citations légales
1. Article 44 duodecies du code général des impôts : Cet article énonce clairement les conditions d'exonération fiscale applicable aux entreprises dans les bassins d'emploi à redynamiser. Il indique que les "produits correspondant aux subventions, libéralités et abandons de créances" sont exclus de l'éxonération : "Le bénéfice exonéré au titre d'un exercice ou d'une année d'imposition est celui déclaré selon les modalités [...] diminué des produits bruts ci-après qui restent imposables dans les conditions de droit commun" (Code général des impôts - Article 44 duodecies).
2. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article permet au juge d'ordonner le versement d'une somme à la charge de l'État pour couvrir les frais de justice. La Cour a décidé de condamner l'État à verser une somme de 3 500 euros à la société Hararco en application de cet article, reconnaissant les frais engagés par la société dans sa démarche juridique.
En conclusion, cette décision souligne l'importance d'une interprétation correcte des conventions contractuelles dans le cadre de l'imposition fiscale et clarifie les conditions d'exonération prévues par le code général des impôts.