Résumé de la décision
La décision concerne la demande de M. B..., qui a sollicité à plusieurs reprises une expertise judiciaire pour déterminer les causes du décès de son épouse survenu en 2013 au centre hospitalier Geneviève de Gaulle Anthonioz de Saint-Dizier. Sa demande a été rejetée par le juge des référés du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne, puis confirmée en appel. Ce rejet était fondé sur le fait qu'une expertise antérieure avait déjà été réalisée. La décision de la cour administrative d'appel de Nancy du 14 juin 2016 a ensuite été annulée par la décision récente, qui a reconnu l'erreur de droit dans le rejet de la nouvelle demande d'expertise. Le centre hospitalier a été condamné à verser 3 000 euros à M. B... en vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Erreurs de droit dans le rejet de la demande d'expertise : L'ordonnance attaquée a écarté l'argument de M. B... relatif à l'impartialité du docteur Poncelet en indiquant que ce point relevait uniquement du tribunal administratif. Cependant, le Conseil d'État a souligné que le requérant peut faire valoir que l'expertise amiable ne garantit pas l'objectivité. La décision affirmé : "il appartenait au juge des référés ... de déterminer si l'appartenance du docteur Poncelet aux cadres du centre hospitalier constituait un élément nouveau."
2. Utilité d'une expertise judiciaire : Il a été reconnu que l'appartenance du docteur Poncelet à l'établissement s’élevait à un facteur de nature à établir la nécessité d’une expertise judiciaire. La cour a jugé qu'en rejetant la demande sans examiner ce point, l'ordonnance était entachée d'une erreur de droit.
Interprétations et citations légales
L'article L. 761-1 du code de justice administrative est un point clé de cette décision, stipulant que les frais engagés par une partie dans le cadre d’un procès peuvent être remboursés si elle a obtenu gain de cause. Les dispositions de cet article imposent le remboursement des frais au centre hospitalier, car M. B... n’est pas considéré comme la partie perdante.
Citation légale pertinente :
L’ordonnance souligne que "ces dispositions font obstacle à ce que la somme demandée soit mise à la charge de M. B... qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante." Cette interprétation développe la notion selon laquelle les frais de justice doivent être pris en charge par la partie qui a perdu la cause, soulignant le principe de la responsabilité des frais dans le cadre des litiges administratifs.
En définitive, la cour a décidé d'annuler l'ordonnance précédente, renvoyant l'affaire devant la cour administrative d'appel de Nancy et ordonnant le paiement d'une somme à M. B... par le centre hospitalier, ce qui met en lumière les protections juridiques disponibles pour les requérants en matière d'expertise judiciaire.