Résumé de la décision
La décision concerne la requête de Mme C... et M. B..., ressortissants béninois, pour obtenir un hébergement d'urgence avec leurs deux enfants en attente de leur demande d'asile. Leur demande initiale, rejetée par le juge des référés du tribunal administratif de Nantes, a été contestée en raison de leur situation de vulnérabilité, notamment avec la grossesse de Mme C... et leur absence de prise en charge. Cependant, entre-temps, ils ont reçu une proposition d'hébergement temporaire et le juge a décidé qu'il n'y avait plus lieu de statuer sur leur requête, tout en ordonnant à l'État de verser 1 500 euros à la famille en application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative.
Arguments pertinents
1. Condition d'urgence : L'absence de prise en charge au titre de l'hébergement d'urgence était considérée comme mettant la famille dans une situation de vulnérabilité, ce qui remplissait la condition d'urgence pour l'intervention du juge des référés. Les requérants soutenaient que leur situation était grave, principalement en raison de la santé de la mère et de la présence de jeunes enfants. Comme indiqué dans la décision, le juge a reconnu que leur situation "révèle une carence de l'administration".
2. Carence administrative : Les requérants ont contesté que l'administration puisse exiger qu'ils démontrent des "circonstances exceptionnelles" pour obtenir un hébergement d'urgence. Le jugement a souligné qu'ils ne se trouvaient pas dans les cas nécessitant une telle démonstration, affirmant que "l’administration ne démontre ni l'accomplissement de diligences permettant leur prise en charge, ni l'absence de moyens suffisants pour y procéder".
3. Absence d'objet des demandes : Après la proposition d'hébergement temporaire faite aux requérants, la demande est devenue sans objet. Le juge a déclaré que, puisque les conclusions d’appel étaient devenues caduques, il n'y avait pas lieu de statuer sur cette requête.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 511-1 du Code de justice administrative : Cet article définit le rôle du juge des référés en tant que garant des mesures provisoires. Il stipule que "Le juge des référés statue par des mesures qui présentent un caractère provisoire. Il n'est pas saisi du principal et se prononce dans les meilleurs délais". Cela précise les enjeux d'urgence et la nécessité d'une intervention rapide pour sauvegarder les libertés fondamentales.
2. Article L. 521-2 du Code de justice administrative : Ce texte confère au juge des référés la possibilité d'ordonner des mesures nécessaires à la sauvegarde des libertés fondamentales en cas d’atteinte grave et manifestement illégale. La décision a sollicité cet article pour demander un hébergement, en mettant en avant la vulnérabilité de la famille en situation de demande d'asile.
3. Article L. 761-1 du Code de justice administrative : Cet article prévoit la possibilité de faire supporter les frais d'un procès à l'État lorsque les justiciables obtiennent gain de cause. Dans ce cas, la décision indique que "sans qu'il soit besoin de se prononcer sur la demande d'admission provisoire au bénéfice de l'aide juridictionnelle", l'État doit verser 1 500 euros en reconnaissance de la situation des requérants, ce qui montre l'application concrète des dispositions législatives liées à la justice administrative.
En somme, cette décision souligne l'importance de la protection des droits fondamentaux dans des situations d'urgence et illustre la manière dont le cadre juridique peut être mobilisé pour garantir un hébergement aux personnes vulnérables, tout en mettant en lumière la responsabilité de l'administration face à des situations de précarité.