Résumé de la décision
La décision concerne une requête du Syndicat national de l'enseignement privé-Union nationale des syndicats autonomes (SNEP-UNSA), contestant certaines dispositions du décret n° 2021-31 du 15 janvier 2021 interdisant la pratique de l'éducation physique et sportive (EPS) dans des lieux clos en raison de l'état d'urgence sanitaire lié à l'épidémie de Covid-19. Le SNEP-UNSA demandait la suspension de ces dispositions en raison de leur impact sur les élèves et le personnel, ainsi que leur absence de fondement scientifique. Toutefois, après une audience où des clarifications ont été données, le SNEP-UNSA a décidé de se désister de sa requête. Le juge des référés a alors donné acte de ce désistement et a rejeté les conclusions restantes.
Arguments pertinents
1. Recevabilité de la requête : Le SNEP-UNSA a soutenu que sa requête était recevable et que la condition d’urgence était satisfaite, arguant que l’arrêt de l’EPS en milieu clos met en danger la santé des élèves, notamment en hiver.
2. Doute sérieux sur la légalité : Le syndicat a affirmé qu'il existait un doute sérieux quant à la légalité des dispositions contestées, considérées comme non fondées scientifiquement et prises sans concertation avec les acteurs de l’EPS.
3. Inégalité et liberté pédagogique : Le syndicat a également évoqué des violations du principe d’égalité entre élèves, soulignant que cela marginalisait ceux ayant un accès restreint aux activités sportives. De plus, il a soutenu que ces mesures portaient atteinte à la liberté pédagogique des enseignants, les contraignant dans leurs choix d'activités sportives.
Interprétations et citations légales
1. Urgence et doute sérieux (Code de justice administrative) : Selon l'article L. 521-1 du Code de justice administrative, le juge des référés peut ordonner la suspension d'une décision administrative si "l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision". Le SNEP-UNSA a tenté de démontrer cette urgence mais a finalement décidé de se désister.
2. Dispositions relatives à la pratique sportive (Décret n° 2021-31) : Les modifications apportées par le décret du 15 janvier 2021, qui proscrivent l'EPS en salle, ont été contestées. Le décret a été perçu comme "interdisant la pratique sportive autrement qu'en plein air" sans exemptions pour les établissements scolaires, ce qui a soulevé des problèmes pratiques et d'équité.
3. Liberté pédagogique (Code de l'éducation) : L'article L. 912-1-1 du Code de l'éducation, garantissant la liberté pédagogique, a été cité par le syndicat, mettant en lumière les impacts négatifs des mesures sur les choix pédagogiques des enseignants.
Conclusion
La décision du juge des référés illustre les tensions entre les enjeux sanitaires engendrés par la pandémie et les droits des élèves ainsi que des enseignants à une éducation sportive adéquate. Bien que la requête ait été retirée, elle soulève des questions fondamentales sur l'égalité d'accès à l'EPS et la concertation entre le ministère et les acteurs de l'éducation.