Résumé de la décision
L'Association One Voice a saisi le juge des référés pour demander la suspension de l'arrêté du 24 septembre 2018, qui autorisait la capture de 2 200 alouettes des champs dans les Pyrénées-Atlantiques pour la campagne 2018-2019. Elle a invoqué plusieurs arguments pour soutenir sa demande, notamment l'urgence de la situation et la légalité de l'arrêté. Toutefois, le juge a rejeté la requête au motif que la condition d'urgence n'était pas remplie, soulignant que le nombre capturé était modeste par rapport à la population totale des alouettes dans le pays et que les opérations de capture dans d'autres départements étaient déjà terminées au moment de la demande.
Arguments pertinents
1. Condition d'urgence : La décision souligne que "la poursuite de l'exécution de l'arrêté dont la suspension est demandée n'est pas de nature à porter une atteinte suffisamment grave à la protection de cette espèce", ce qui signifie que l'atteinte à la protection des alouettes des champs n'était pas suffisamment immédiate ou grave pour justifier une mesure d'urgence.
2. Doute sérieux sur la légalité : Bien que le juge n'ait pas recherché si les moyens invoqués par l'association pouvaient créer un doute sérieux quant à la légalité de l'arrêté, il a reconnu que la question ne nécessitait pas d'examen puisque la condition d'urgence n'était pas remplie.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 521-1 : Cet article précise les conditions dans lesquelles un référé suspension peut être accordé. Il stipule que la mesure doit être nécessaire en raison d’une atteinte suffisamment grave aux intérêts invoqués. Dans cette affaire, le tribunal a déterminé que cela n'était pas le cas, car "le nombre est extrêmement modeste par rapport à la population totale des alouettes des champs".
2. Principes de précaution et de non-régression : Les arguments de l'association One Voice reposaient sur les principes de prévention et de non-régression liés à la conservation des espèces. Ces principes sont présents dans Code de l'environnement - Article L. 110-1, qui met l'accent sur l'importance d'une approche proactive à la protection de l'environnement. Cependant, la décision s'est concentrée principalement sur l'évaluation de l'urgence.
3. Directive 2009/147/CE : Cette directive européenne impose des obligations aux États membres en matière de conservation des oiseaux sauvages. Le juge a reconnu ces dispositions dans son analyse, mais a surtout considéré leur application relative à la situation d'urgence spécifiquement demandée par l'association.
En conclusion, la décision du juge est une illustration de la nécessité de démontrer non seulement la légalité d'un acte administratif, mais aussi la réalité tangible d'une urgence qui en justifierait la suspension. La simple réclamation des principes de protection de l'environnement ne suffisent pas à prouver l'urgence exigée par la loi.