Résumé de la décision
M. A..., ressortissant algérien, a contesté la décision du préfet de la Gironde, qui lui refusait un certificat de résidence sur le fondement de ses droits à une vie privée et familiale. Après plusieurs rejets de demandes similaires, le tribunal administratif de Bordeaux a, par jugement n° 1303162 du 31 décembre 2015, confirmé ce refus en se basant sur le fait que M. A... ne remplissait pas les conditions de résidence habituelle en France depuis au moins dix ans. La cour a rejeté son appel, maintenant la décision de première instance.
Arguments pertinents
1. Condition de résidence : La cour a statué que M. A... n’a pas réussi à prouver qu'il résidait habituellement en France depuis au moins dix ans, malgré la présentation de nouvelles pièces. Le tribunal a précisé que "les périodes de détention accomplies à la suite de condamnations à des peines privatives de liberté ne peuvent être regardées comme une période de résidence continue".
2. Atteinte au respect de la vie privée et familiale : En ce qui concerne l'argument lié à l'atteinte à son droit à la vie privée et familiale, le requérant n’a pas apporté d’éléments nouveaux, rendant ses arguments inapplicables. La cour a noté que "M. A... ne se prévaut devant la cour d'aucun élément de fait ou de droit nouveau par rapport à l'argumentation développée en première instance".
Interprétations et citations légales
1. Conditions de résidence selon l'accord franco-algérien : L'article 6 de l'accord franco-algérien du 27 décembre 1968 stipule des conditions précises pour la délivrance d'un certificat de résidence, notamment une résidence continuelle et habituelle. La cour a interprété cet article en précisant que les séjours en prison ne comptaient pas comme des périodes de résidence continue.
2. Droit au respect de la vie privée et familiale : L'argument de l'atteinte à la vie privée a été évalué à la lumière de l'article 8 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme. La cour a observé que M. A... n'a pas démontré que sa situation violait cette disposition, ce qui a conduit à l'écartement de son moyen de droit.
Références légales
- Accord franco-algérien - Article 6 : "1° Le séjour en France des ressortissants algériens est subordonné à une résidence continue et habituelle."
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'Homme - Article 8 : "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance."
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : "Dans toutes les instances, le juge peut, dans les décisions qu'il rend, condamner l'État à payer à une personne qui a demandé une aide juridictionnelle une somme correspondant aux frais exposés par cette personne."
En conclusion, la cour a rejeté la requête de M. A..., confirmant que les décisions administratives étaient justifiées par des éléments de droit pertinents et le contexte de sa situation personnelle.