Résumé de la décision
M. et Mme C... ont formé un recours devant la Cour pour demander l'annulation du jugement du tribunal administratif de Nîmes qui avait rejeté leur demande d'annulation d'un certificat d'urbanisme délivré par le maire d'Orange. Ce certificat classait leurs parcelles en zone A du plan local d'urbanisme, les rendant inconstructibles pour des raisons de protection de la valeur agricole. La Cour a confirmé le jugement du tribunal, en concluant que les arguments des appelants n'étaient pas fondés et qu'ils n'avaient pas droit à un remboursement des frais de justice.
Arguments pertinents
1. Inopérabilité de l'exception d'illégalité: La Cour a jugé que l'argument d'illégalité basé sur la décision du préfet concernant l'urbanisation du secteur où se trouvent les parcelles des appelants était inopérant contre le certificat d'urbanisme en litige. Cela souligne que la légalité d'un acte administratif doit être examinée relativement à sa législation propre et non en fonction d'autres décisions administratives déjà considérées comme légales.
2. Absence d'incidence sur la légalité: L'affirmation des appelants que les engagements relatifs à la viabilisation de leurs terrains devraient influer sur la légalité du certificat d'urbanisme a été écartée. Leur situation antérieure, où un certificat d'urbanisme positif avait été délivré, n'a pas pu justifier une expectation légale sur la délivrance d'un nouveau certificat en contradiction avec le plan local d'urbanisme.
3. Rejet des demandes de remboursement: En raison du rejet de leur recours, la demande des époux C... pour le bénéfice des dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative a également été rejetée.
Interprétations et citations légales
- Code de l'urbanisme - Article L. 410-1 : Cet article détermine que le certificat d'urbanisme doit indiquer la constructibilité ou la non-constructibilité des parcelles selon les zones définies par le plan local d'urbanisme. Dans ce cas, les parcelles étaient déclarées inconstructibles car classées en zone naturelle A, "qu'il convient de protéger en raison de sa valeur agricole".
- Code de l'urbanisme - Article L. 122-2 : Cet article traite des conditions de l'ouverture à l'urbanisation, précisant qu'une telle ouverture doit passer par une décision préfectorale, laquelle a été jugée conforme. La Cour a conclu que les appelants ne pouvaient pas contester le certificat d'urbanisme sur la base de cette décision.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article permet au juge de condamner une partie à payer à l'autre les frais exposés non compris dans les dépens. Les conclusions de la commune d'Orange pour obtenir ce remboursement ont été également rejetées, dans un souci d'équité et d'examen de la situation des deux parties.
Cette décision souligne l'importance de respecter les normes en matière d'urbanisme et la nécessité de présenter des arguments fondés sur des bases juridiques solides pour contester des actes administratifs.