Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme B... A..., ressortissante kosovare, conteste les arrêtés des 9 et 10 septembre 2015 du préfet de la Moselle. Par ces arrêtés, le préfet a ordonné sa remise aux autorités allemandes et l'a assignée à résidence en France pour une durée de 45 jours. Mme A... soutient que ces mesures sont entachées d'incompétence, qu'elle n'a pas eu d'interprète lors de la notification, que sa situation médicale rend impossible un éloignement vers l'Allemagne, et que la décision enfreint l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. Le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté ses demandes, décision qui est confirmée en appel.
Arguments pertinents
1. Incompétence de la décision : Mme A... conteste la compétence du préfet dans sa décision, mais la cour rejette ce moyen en se basant sur les motifs retenus par le premier juge, concluant que "la décision portant remise aux autorités allemandes ne souffre d'aucune incompétence".
2. Absence d'interprète : Elle affirme que l'absence d'interprète lors de la notification de cette décision constitue une violation des droits procéduraux. Toutefois, la cour conclut que cela "est sans influence sur la légalité de cette décision", car cela n'altère pas son opposabilité en matière de recours.
3. Atteinte à la vie familiale : Concernant l'atteinte à la vie familiale, Mme A... n’apporte pas d’éléments prouvant que l'assignation à résidence porterait atteinte à son droit au respect de sa vie familiale. La cour indique qu'elle n’a démontré "aucune atteinte à son droit au respect de sa vie familiale".
4. Situation médicale : Mme A... cite des préoccupations médicales, mais la cour observe que l'arrêté ne l'empêche pas de recevoir des soins en France et qu’il n'est pas prouvé que sa pathologie aurait un impact sur sa possibilité de soin en Allemagne.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs textes juridiques, notamment la Convention européenne des droits de l'homme (CEDH) et le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. Les raisons des décisions peuvent être reliées à ces textes :
1. Article 8 de la CEDH – Droit au respect de la vie privée et familiale : La cour considère que "la requérante n'apporte aucun élément de nature à établir que la décision l'assignant à résidence porterait par elle-même une atteinte à son droit au respect de sa vie familiale".
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Les référents juridiques pour la compétence du préfet et la légalité des décisions d'éloignement sont présents dans ce code ; la cour conclut que "les arrêtés attaqués ne sont pas entachés d'incompétence" en vertu des textes régissant l'entrée et le séjour des étrangers.
Cette décision illustre l'importance d'apporter des preuves tangibles dans le cadre des recours judiciaires relatifs à l'immigration, notamment en ce qui concerne les droits procéduraux et les implications sur la vie familiale.