Résumé de la décision
Dans cette affaire, la Cour d'appel de Paris a été saisie d'une action en prestation d'aliments pour un enfant naturel, introduite par demoiselle [V] contre [Z], un homme marié. Le pourvoi de [Z] contestait la décision de la cour d'appel qui avait fait droit à la demande de [V]. [Z] reprochait à la cour de ne pas avoir ordonné l'expertise sérologique qu'il avait sollicitée et de s'être fondée sur les déclarations de [V] malgré son absence lors de l'audience. La Cour de cassation a rejeté le pourvoi, considérant que la cour d'appel avait suffisamment éclairé la situation sans nécessiter l'expertise et que l'absence de [Z] n'était pas justifiée.
Arguments pertinents
1. Sur l'expertise sérologique : [Z] soutenait que la cour d'appel ne pouvait pas refuser l'expertise sans répondre à sa demande. Cependant, la Cour de cassation a estimé que ce grief était infondé, car la cour d'appel avait jugé que l'affaire était suffisamment éclairée pour statuer. La cour a déclaré : "la saisie d'une action alimentaire... s'estimant en fait 'suffisamment éclairée', il n'y avait pas lieu d'ordonner l'expertise".
2. Sur l'absence de [Z] : [Z] a également contesté que la cour ait fondé sa décision sur les déclarations de [V] en raison de son absence. La Cour de cassation a noté que [Z] avait eu plusieurs occasions de se présenter et qu'il n'avait pas justifié son défaut de comparution. La cour a affirmé : "malgré deux remises qui lui furent successivement accordées, [Z] a persisté à faire une troisième fois défaut sans justifier d'aucun empêchement".
Interprétations et citations légales
La décision repose sur plusieurs principes juridiques, notamment :
- Sur l'expertise dans les actions alimentaires : La cour d'appel a exercé son pouvoir discrétionnaire en matière d'instruction, conformément à l'article 336 du Code de procédure civile, qui stipule que "le juge peut ordonner toute mesure d'instruction qu'il estime utile". Cela signifie que l'expertise n'est pas systématiquement requise dans les affaires alimentaires, surtout si le juge estime avoir suffisamment d'éléments pour se prononcer.
- Sur la comparution des parties : L'article 336 du Code de procédure civile a également été appliqué pour justifier la décision de la cour d'appel de se baser sur les déclarations de [V] en l'absence de [Z]. La cour a considéré que l'absence répétée de [Z] sans justification suffisante permettait de tenir compte des déclarations de [V] comme établies.
En conclusion, la Cour de cassation a confirmé la décision de la cour d'appel, considérant que celle-ci avait agi dans le cadre de ses prérogatives et avait suffisamment justifié sa décision, tant sur le refus d'ordonner l'expertise que sur l'évaluation des déclarations des parties.