Résumé de la décision
Dans cette affaire, la Société Commerciale pour l'Agriculture et l'Industrie (S.C.A.I.) a contesté le refus de renouvellement de son bail par la Société Strasbourgeoise de Combustibles, qui invoquait que les locaux loués n'étaient que des accessoires et non indispensables à son activité. La Cour d'appel de Colmar a débouté la S.C.A.I., considérant que la perte des hangars ne compromettait pas l'existence de son fonds de commerce. La Cour de cassation a confirmé cette décision, rejetant le pourvoi de la S.C.A.I. au motif que les locaux en question ne présentaient pas le caractère indispensable requis par la loi.
Arguments pertinents
1. Acquiescement et paiement des frais : La Cour de cassation a rejeté le moyen d'irrecevabilité soulevé par la défense, affirmant que le paiement des frais de procédure, même sans réserve, ne prouve pas l'acquiescement à l'arrêt attaqué. Elle a précisé que pour établir un acquiescement, il doit être démontré que les demandeurs ont manifesté leur volonté sans doute possible d'acquiescer, ce qui n'était pas le cas ici.
> "Le paiement par le demandeur au pourvoi des frais de première instance et d'appel, même effectué sans réserve, ne suffit pas à prouver l'acquiescement."
2. Caractère indispensable des locaux : La Cour d'appel a jugé que les hangars loués, bien qu'importants pour l'activité de la S.C.A.I., n'étaient pas indispensables à son fonctionnement. Elle a souligné que le transfert du dépôt dans un autre quartier n'affecterait pas la substance même du fonds de commerce.
> "La perte des hangars n'affecterait pas la substance même du fonds."
3. Interprétation du décret du 30 septembre 1953 : La Cour a rappelé que le droit au renouvellement d'un bail dépend de la nécessité sérieuse des locaux pour le fonctionnement de l'entreprise, et non de la possibilité de trouver d'autres locaux analogues.
> "La possibilité pour le locataire de trouver en remplacement d'autres locaux analogues ne saurait entrer en ligne de compte pour la détermination de son droit au renouvellement."
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur le décret du 30 septembre 1953, qui régit les conditions de renouvellement des baux commerciaux. Ce texte stipule que le locataire a droit au renouvellement de son bail si les locaux sont indispensables à son activité.
- Décret du 30 septembre 1953 : Ce décret précise que pour qu'un local soit considéré comme indispensable, il doit être nécessaire au fonctionnement normal de l'entreprise. La Cour d'appel a interprété ce texte en affirmant que la S.C.A.I. pouvait continuer son activité sans les hangars litigieux, ce qui a conduit à la conclusion que ces locaux n'étaient pas indispensables.
> "Les locaux ne peuvent être considérés comme présentant le caractère indispensable requis par le décret."
En conclusion, la Cour de cassation a confirmé la décision de la Cour d'appel, soulignant que la nécessité des locaux pour l'exploitation d'une entreprise doit être évaluée de manière objective, sans se baser sur des considérations de remplacement éventuel.