Résumé de la décision
Dans cette affaire, le cheminot X..., employé à la S.N.C.F. au dépôt de la gare Saint-Charles à Marseille, a contesté une retenue de 200 francs sur sa prime à la production, ainsi que sa demande de dommages et intérêts, suite à sa participation à une grève. Le jugement a débouté X... en considérant que la grève avait un caractère politique et n'avait pas été précédée de la procédure de conciliation requise par la loi. La Cour de cassation a confirmé ce jugement, rejetant le pourvoi de X... pour absence de fondement.
Arguments pertinents
1. Caractère politique de la grève : Le jugement a établi que la grève du 4 mars 1950 était essentiellement politique, fondée sur une protestation contre des événements survenus à l'Assemblée Nationale, et que la revendication des cheminots n'était qu'un prétexte. Les juges ont souligné que "la cause de la grève était 'essentiellement politique'".
2. Absence de procédure de conciliation : Bien que le jugement ait noté l'absence de la procédure de conciliation, cela a été utilisé pour renforcer la conclusion que la grève n'était pas professionnelle. La Cour a ainsi estimé que cette absence ne constituait pas nécessairement une faute lourde, car il n'était pas prouvé qu'elle ait causé un trouble dans le fonctionnement des services de la S.N.C.F.
Interprétations et citations légales
1. Article 1382 du Code civil : Cet article stipule que "tout fait quelconque de l'homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer". Dans ce contexte, la Cour a considéré que la grève, étant de nature politique, ne pouvait pas engager la responsabilité de la S.N.C.F. au titre de cet article, car elle ne relevait pas d'une faute professionnelle.
2. Loi du 11 février 1950 - Article 4 : Cet article impose une procédure de conciliation avant toute grève. La Cour a noté que l'absence de cette procédure était un élément qui renforçait le caractère non professionnel de la grève, sans pour autant constituer une faute lourde.
3. Loi du 20 avril 1810 - Article 7 : Cet article traite des conditions de la grève. La Cour a interprété que, dans le cas présent, le caractère politique de la grève excluait son traitement sous le régime des grèves professionnelles, ce qui a conduit à un rejet de la demande de X... pour le remboursement de la somme retenue.
En somme, la décision de la Cour de cassation repose sur une analyse approfondie du caractère de la grève et de la conformité aux exigences légales, confirmant que la nature politique de l'action des cheminots les excluait des protections offertes par la législation sur les grèves professionnelles.