Résumé de la décision
La Société britannique "Schweppes" a contesté un titre de perception pour l'impôt de solidarité nationale sur les biens mobiliers qu'elle possède en France, en invoquant une exonération prévue par l'article 11 de la Convention franco-britannique du 28 février 1882. Le Tribunal a rejeté cette demande, se fondant sur l'interprétation officielle du Gouvernement français, qui stipule que cet article ne s'applique pas à l'impôt de solidarité nationale. Le pourvoi formé par la Société a été également rejeté par la Cour, confirmant la décision du Tribunal.
Arguments pertinents
1. Interprétation des conventions internationales : La Cour a souligné que les traités diplomatiques ont force de loi en France, mais leur interprétation en matière d'immunités fiscales relève de l'autorité gouvernementale. La décision du Tribunal s'appuie sur l'interprétation officielle du Gouvernement français, qui a été acceptée par le Gouvernement britannique.
2. Nature de l'impôt : La Cour a noté que l'impôt de solidarité nationale ne peut pas être considéré comme une "contribution extraordinaire établie par suite de circonstances exceptionnelles" au sens de l'article 11 de la Convention. Cela renforce l'idée que la Société "Schweppes" ne bénéficie pas de l'exemption qu'elle revendique.
3. Absence d'immunité : La Société "Schweppes" ne pouvait pas revendiquer d'immunité selon les termes de l'ordonnance du 15 août 1945, ce qui a été un point clé dans le rejet de son opposition.
Interprétations et citations légales
1. Interprétation gouvernementale : La Cour a affirmé que "les conventions de cette nature ne peuvent faire l'objet que d'une interprétation gouvernementale". Cela souligne le rôle prépondérant des autorités gouvernementales dans l'interprétation des traités en matière d'immunités fiscales.
2. Article 11 de la Convention franco-britannique : La Cour a cité l'interprétation officielle selon laquelle "l'article 11, en tant qu'il accorde aux ressortissants de chacun des Etats une exemption dans l'autre Etat des contributions extraordinaires établies par suite de circonstances exceptionnelles, ne s'appliquait pas au profit des sujets britanniques en ce qui concerne l'impôt de solidarité nationale". Cette citation est cruciale pour comprendre le fondement du rejet de l'exemption.
3. Ordonnance du 15 août 1945 : La décision mentionne que la Société "Schweppes" ne bénéficiait d'aucune immunité suivant les termes généraux de cette ordonnance, ce qui a été déterminant pour le Tribunal.
En somme, la décision repose sur une interprétation stricte des conventions internationales et des textes législatifs, soulignant la nécessité d'une interprétation gouvernementale pour les questions d'ordre public telles que les immunités fiscales.