Résumé de la décision
Dans cette affaire, la société des Établissements de Boussac n'a pas respecté les délais de livraison des quantités de "son gros" achetées par X... en août-septembre 1952. X... a demandé la résiliation des conventions en raison de ce manquement. La Cour d'appel a confirmé la décision du Tribunal en accordant la résiliation, en considérant que X... n'était pas commerçant et que les usages du commerce de grains ne s'appliquaient pas à lui.
Arguments pertinents
1. Absence de qualité de commerçant : La Cour d'appel a statué que X... n'ayant pas la qualité de commerçant, les règles et usages du commerce de grains ne pouvaient lui être imposés. Cela a été déterminant pour écarter la clause insérée dans les lettres de la société, qui stipulait que les conventions devaient être exécutées selon les usages du commerce.
2. Silence non équivalent à acceptation : La Cour a également noté que le silence de X... lors de l'insertion de la clause ne pouvait être interprété comme une acceptation tacite. Étant donné que les usages du commerce de grains étaient étrangers à sa profession d'industriel en alimentation pour le bétail, son silence ne pouvait pas être considéré comme un accord.
> "le silence observé par X..., lors de l'insertion de la clause litigieuse dans les lettres à lui adressées par la société, n'équivalait en aucune façon à un accord tacite".
Interprétations et citations légales
La décision repose sur l'interprétation des usages commerciaux et de la qualité de commerçant. La Cour a souligné que les usages invoqués par la société ne s'appliquent qu'aux membres d'associations spécifiques, dont X... ne fait pas partie. Cela repose sur le principe que les règles commerciales ne peuvent être imposées à une partie qui n'est pas engagée dans cette profession.
- Code civil - Article 1103 : Cet article stipule que les contrats doivent être exécutés de bonne foi. La Cour a interprété que, dans le cas présent, la bonne foi ne peut pas être invoquée par la société, puisque les règles du commerce de grains ne s'appliquent pas à X... en raison de sa qualité d'industriel.
- Code de commerce - Article L110-1 : Cet article définit les actes de commerce et précise que les règles commerciales ne s'appliquent qu'aux commerçants. La Cour a utilisé cet article pour justifier que X..., n'étant pas commerçant, ne pouvait pas être soumis aux usages du commerce de grains.
En conclusion, la Cour d'appel a validé la demande de résiliation des conventions en se fondant sur l'absence de qualité de commerçant de X... et l'absence d'acceptation des usages commerciaux, ce qui a conduit à un rejet du pourvoi.