Résumé de la décision
Dans cette affaire, Louis X... a été condamné par la Cour d'appel de Grenoble pour blessures involontaires et contravention au Code de la route, à une amende de 100 et 20 NF. Il a été déclaré entièrement responsable de l'accident survenu le 17 juin 1961, lorsque son véhicule a heurté et blessé la veuve Y..., âgée de 79 ans, alors qu'elle traversait la chaussée sur un passage piéton. La Cour a également ordonné une expertise médicale et alloué une provision à la partie civile. Le pourvoi de X... a été rejeté par la Cour de cassation.
Arguments pertinents
La Cour de cassation a rejeté le moyen unique de cassation soulevé par Louis X..., qui contestait sa responsabilité en invoquant que la priorité des piétons n'est pas absolue et que la veuve Y... aurait commis une faute en traversant imprudemment. La Cour a fondé sa décision sur plusieurs constatations :
1. Responsabilité du conducteur : La Cour a noté que X... devait s'attendre à croiser un piéton sur le passage clouté, mais qu'il n'a pas respecté la vitesse imposée par l'état des lieux et de la circulation, ce qui a conduit à l'accident.
2. Priorité des piétons : La Cour a affirmé que la veuve Y... avait emprunté le passage protégé dans des conditions normales et avait eu le temps de traverser plus de la moitié de la chaussée, ce qui lui conférait un droit de priorité.
La Cour a conclu que le demandeur avait méconnu ce droit de priorité, ce qui justifiait sa déclaration de responsabilité.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur plusieurs articles du Code de la route et du Code pénal, en particulier :
- Code de la route - Article R 219 : Cet article stipule que les piétons doivent s'assurer qu'ils peuvent traverser la chaussée sans danger. La Cour a interprété cet article en considérant que, bien que les piétons aient un droit de priorité, ils doivent également faire preuve de prudence.
- Code de la route - Article R 40 : Cet article concerne les obligations des conducteurs en matière de sécurité routière. La Cour a estimé que X... n'a pas respecté ces obligations en ne maîtrisant pas sa vitesse.
- Code pénal - Article 10 : Cet article traite des blessures involontaires. La Cour a appliqué ce principe en établissant que la conduite imprudente de X... a directement contribué à l'accident.
La Cour a ainsi conclu que, même si la veuve Y... avait un droit de priorité, cela ne l'exonérait pas de sa responsabilité de faire preuve de prudence. Cependant, dans ce cas précis, aucune faute n'a été établie à son encontre, ce qui a conduit à la décision de rejeter le pourvoi de X....
En résumé, la décision illustre l'importance de la prudence tant pour les conducteurs que pour les piétons, tout en soulignant que le droit de priorité des piétons doit être respecté par les conducteurs.