Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de X..., condamné par la Cour d'assises du Cher à 18 ans de réclusion criminelle pour assassinat et à des réparations civiles au profit de la veuve de la victime. Toutefois, la Cour a cassé l'arrêt concernant les réparations civiles dues au Comité national de défense contre l'alcoolisme, considérant que cette action civile n'était pas fondée sur des faits contraires aux dispositions du Code des débits de boissons et des mesures contre l'alcoolisme.
Arguments pertinents
1. Sur la constitution du jury : Le premier moyen de cassation a été écarté car il n'a pas été prouvé que les opérations de révision de la liste des jurés aient été confondues avec celles de la constitution du jury de jugement. La Cour a constaté que la révision de la liste des jurés avait été effectuée lors d'une audience distincte, ce qui respecte les exigences procédurales. La décision souligne que "cette révision a eu lieu dans une partie de l'audience exclusivement consacrée à des actes d'administration et distincte de celle concernant la cause du demandeur".
2. Sur l'action civile du Comité national de défense contre l'alcoolisme : Le second moyen a été retenu, car la Cour a jugé que l'action civile du Comité n'était pas fondée. Elle a précisé que le crime d'homicide volontaire, même s'il a été commis sous l'influence de l'alcool, ne relève pas des infractions prévues par le Code des débits de boissons. La Cour a affirmé que "l'intervention en tant que partie civile du Comité national de défense contre l'alcoolisme [...] a violé les textes visés au moyen".
Interprétations et citations légales
1. Code de procédure pénale - Article 288 et suivants : Ces articles régissent la constitution des jurys et les procédures à suivre pour garantir un procès équitable. La Cour a interprété ces dispositions pour conclure que les opérations de révision de la liste des jurés et le tirage au sort du jury sont des étapes distinctes, ce qui est fondamental pour la régularité de la procédure.
2. Code des débits de boissons - Article L 96 : Cet article permet aux ligues anti-alcooliques reconnues d'utilité publique d'exercer une action civile en cas de préjudice direct causé par des infractions au code. La Cour a noté que "l'action civile à laquelle les ligues anti-alcooliques peuvent recourir [...] est celle exercée relativement aux faits contraires aux dispositions dudit code", soulignant ainsi que le crime d'homicide ne relevait pas de cette catégorie.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation illustre l'importance de la distinction entre les différentes étapes procédurales et la nécessité de prouver un préjudice direct pour justifier une action civile, en particulier dans le cadre des infractions liées à l'alcool.