Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté les pourvois de Gérard X..., Jean X... et Georges Y..., condamnés par la Cour d'assises de la Haute-Garonne à dix ans de réclusion criminelle et dix ans d'interdiction de séjour pour des vols qualifiés. Les pourvois contestaient la régularité de la procédure, notamment l'absence d'une enquête de personnalité et des irrégularités dans la notification de la liste des jurés. La Cour a jugé que ces moyens n'étaient pas recevables et a confirmé la légalité de la procédure et de la peine.
Arguments pertinents
1. Absence de l'enquête de personnalité : Le premier moyen de cassation soutenait que l'arrêt avait été rendu sans l'enquête de personnalité requise par l'article 81, paragraphe 6, du Code de procédure pénale. La Cour a répondu que les demandeurs ne pouvaient pas se prévaloir d'une irrégularité antérieure à l'arrêt de renvoi devenu définitif, qui aurait été couverte par celui-ci, rendant le moyen irrecevable.
> "Les demandeurs ne sauraient se faire un grief d'une prétendue irrégularité étrangère aux débats et antérieure à l'arrêt de renvoi devenu définitif."
2. Notification de la liste des jurés : Le deuxième moyen contestait la lisibilité de la signature de l'huissier sur la notification de la liste des jurés. La Cour a jugé que l'authenticité de la signature n'était pas contestée et qu'aucune nullité ne pouvait découler de son état de lisibilité.
> "Aucune nullité ne saurait résulter de l'état plus ou moins lisible de ladite signature."
3. Lecture d'un extrait d'arrêt : Le troisième moyen contestait la lecture d'un extrait d'un arrêt antérieur concernant Gérard X..., arguant que cet extrait n'était pas dans le dossier de procédure. La Cour a précisé que cet extrait faisait partie des pièces de l'information complémentaire et que, en l'absence d'incident soulevé à l'audience, il y avait présomption que toutes les pièces avaient été mises à disposition de la défense.
> "Il y a présomption légale que toutes les pièces dont il a été fait état aux débats ont été mises intégralement à la disposition de la défense."
Interprétations et citations légales
1. Code de procédure pénale - Article 81 : Cet article stipule que l'enquête de personnalité est obligatoire en matière criminelle. La Cour a interprété que l'absence de cette enquête ne pouvait être soulevée comme un grief si elle était antérieure à l'arrêt de renvoi.
2. Code de procédure pénale - Article 594 : Cet article indique que les vices de forme peuvent être couverts par un arrêt devenu définitif. La Cour a appliqué ce principe pour rejeter le premier moyen de cassation.
3. Code de procédure pénale - Article 278 : Cet article précise les modalités de mise à disposition des pièces de la procédure. La Cour a affirmé que l'absence d'incident soulevé par la défense à l'audience impliquait que toutes les pièces avaient été communiquées conformément à la loi.
> "En l'absence de tout incident soulevé à ce sujet à l'audience par l'accusé ou son défenseur, il y a présomption légale que toutes les pièces... ont été mises intégralement à la disposition de la défense."
En conclusion, la décision de la Cour de cassation repose sur une interprétation stricte des règles de procédure pénale, affirmant que les irrégularités doivent être soulevées en temps utile et que les droits de la défense ont été respectés dans le cadre de la procédure suivie.