Résumé de la décision
Dans cette affaire, X... (François) a été condamné par la Cour d'appel de Pau pour bris de clôture et abattage d'arbres appartenant à autrui, à une amende de 200 et 100 NF, ainsi qu'à des réparations civiles. X... a contesté cette décision en soulevant une exception préjudicielle, arguant que le bail entre la commune de Sare et la société immobilière de la Rhune aurait été conclu en violation de ses droits d'usage et de servitude sur le terrain litigieux. La Cour de cassation a rejeté le pourvoi, considérant que l'exception soulevée ne pouvait pas être admise dans le cadre de la juridiction répressive, et que X... n'avait pas de titre apparent ou de fait de possession équivalent justifiant ses actes.
Arguments pertinents
1. Incompétence des tribunaux répressifs : La Cour a affirmé que les tribunaux répressifs ne peuvent juger des exceptions préjudicielles basées sur des droits réels immobiliers, sauf si ces droits sont de nature à faire disparaître l'infraction poursuivie. La Cour a constaté que X... ne pouvait pas se prévaloir d'un titre ou d'une possession équivalente : « le prévenu ne saurait, en l'espèce, se réclamer d'aucun titre apparent ou de fait de possession équivalent ».
2. Droit de se faire justice soi-même : La décision souligne que X... a agi sans nécessité, alors qu'il disposait d'autres voies d'accès. La Cour a noté : « X... n'avait pas le droit de se faire justice lui-même et de procéder par voies de fait ».
3. Éléments de l'infraction : La Cour a confirmé que tous les éléments constitutifs de l'infraction étaient réunis, car X... a volontairement détruit une clôture qu'il savait appartenir à autrui. Elle a précisé que l'article 456 du Code pénal vise à assurer la démarcation des propriétés : « les pénalités qu'il édicte sont encourues, quand bien même la clôture aurait mis obstacle à l'exercice des droits d'usage ou de passage auxquels prétend le prévenu ».
Interprétations et citations légales
1. Code pénal - Article 456 : Cet article vise à protéger la propriété et à sanctionner le bris de clôture, indépendamment des droits d'usage ou de passage que pourrait revendiquer un tiers. La Cour a affirmé que « l'article 456 du Code pénal a pour objet essentiel d'assurer la démarcation des propriétés et la sécurité des droits qui s'y rattachent ».
2. Code de procédure pénale - Article 593 : Cet article stipule que les décisions des juridictions répressives doivent être motivées et répondre aux conclusions des parties. La Cour a constaté que, même si le motif pouvait sembler surabondant, elle a bien répondu aux conclusions du demandeur et a légitimement justifié sa décision.
3. Exception préjudicielle : La décision rappelle que l'exception préjudicielle fondée sur l'existence d'un droit réel ne peut être examinée par les juridictions répressives que si elle est susceptible d'éliminer le caractère délictuel des faits poursuivis. En l'espèce, la Cour a noté que X... ne produisait aucun titre et n'articulait aucun fait de possession équivalente.
En conclusion, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de X..., confirmant ainsi la décision de la Cour d'appel de Pau et la légitimité des sanctions imposées.