Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de la société "Les Transports G Cordier et Compagnie" contre un arrêt de la Cour d'appel de Lyon du 11 octobre 1962. Cet arrêt avait déclaré la société civilement responsable des actes de son préposé, X..., qui avait été condamné pour vol de déchets de cuivre lors de livraisons à la société des Câbles de Lyon. La Cour a confirmé que le dommage avait été causé dans le cadre des fonctions de X..., justifiant ainsi la responsabilité de son employeur.
Arguments pertinents
1. Responsabilité civile du commettant : La Cour a affirmé que "les commettants répondent des dommages causés par leurs préposés non seulement dans l'exercice de leurs fonctions, mais encore à l'occasion desdites fonctions, pourvu qu'il y ait entre celles-ci et le fait dommageable, un lien de causalité ou de connexité". Cela signifie que la responsabilité de l'employeur est engagée tant que l'acte dommageable est lié aux fonctions de l'employé.
2. Absence de faute de la société des Câbles de Lyon : La Cour a rejeté les conclusions de la société demanderesse visant à établir la responsabilité de la société des Câbles de Lyon, en considérant que "l'existence de fautes à la charge de cette dernière société n'est nullement établie". Cela souligne que la charge de la preuve d'une faute incombe à celui qui l'invoque.
3. Évaluation des dommages-intérêts : La Cour a précisé que "l'évaluation des dommages-intérêts contenue dans les limites des conclusions de la partie civile est souveraine et échappe au contrôle de la Cour de cassation". Cela signifie que la détermination du montant des dommages-intérêts est laissée à l'appréciation des juges du fond, tant qu'elle reste dans les limites des demandes formulées.
Interprétations et citations légales
1. Responsabilité du commettant :
- Code civil - Article 1384 : Cet article stipule que "on est responsable non seulement du dommage causé par son propre fait, mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre". Cela établit le principe de la responsabilité du commettant pour les actes de ses préposés.
2. Lien de causalité :
- La Cour a mis en avant que le dommage causé par X... était en lien direct avec ses fonctions de chauffeur-livreur, ce qui est conforme à la jurisprudence qui exige un lien de causalité entre l'acte dommageable et l'exercice des fonctions.
3. Évaluation des dommages :
- Code civil - Article 1382 : Cet article stipule que "tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer". Cela implique que la réparation doit être proportionnelle au préjudice subi, mais la Cour a souligné que l'évaluation des dommages est laissée à l'appréciation des juges du fond.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation s'appuie sur des principes bien établis en matière de responsabilité civile et souligne l'importance du lien de causalité dans l'engagement de la responsabilité du commettant pour les actes de son préposé.