Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Jacques X... et de la société Olympique Sélections contre un arrêt de la Cour d'appel de Paris, daté du 16 octobre 1962. Cet arrêt avait condamné Jacques X... à une amende de 1000 NF pour la vente de pronostics de courses, déclarant la société civilement responsable. La Cour a confirmé que la publication "Jeudi-Courses" avait pour objet principal la vente de renseignements sur les chances de succès des chevaux engagés dans des courses, ce qui contrevenait à la législation en vigueur.
Arguments pertinents
1. Caractère dominant de la publication : La Cour a souligné que, bien que la revue "Jeudi-Courses" contienne une rubrique sur les méthodes de jeu, celle-ci ne représente qu'une petite partie de la publication (deux pages sur huit). La Cour a affirmé que cela ne retirait pas à la revue son caractère dominant de vente de pronostics. Elle a déclaré : « celle-ci, qui ne comporte que deux pages sur huit, n'apparaît en rien comme l'objet essentiel de la publication ».
2. Engagement des chevaux : La Cour a également noté que les chevaux conseillés dans la publication figuraient sur les listes d'engagement publiées par les quotidiens hippiques au moment de la mise en vente de l'hebdomadaire. Elle a précisé que la loi mentionne les chevaux "engagés" et non les chevaux "partants", ce qui est crucial pour l'application de la loi. La Cour a affirmé : « la loi du 2 juin 1891, modifiée par celle du 24 mai 1951, mentionnant les chevaux "engagés" et non les chevaux "partants" ».
3. Application des textes législatifs : La Cour a conclu que l'hebdomadaire contenait essentiellement des pronostics sur les chances de succès des chevaux engagés dans les courses, justifiant ainsi la décision de la Cour d'appel. Elle a déclaré que la Cour d'appel n'avait pas violé les textes visés au moyen, mais en avait fait une exacte application.
Interprétations et citations légales
1. Loi du 2 juin 1891, modifiée par la loi du 24 mai 1951 : Cette loi interdit la vente de pronostics sur les courses, mais la Cour a interprété que la vente de renseignements sur les chevaux engagés ne contrevient pas à cette loi tant que l'objet principal de la publication n'est pas exclusivement la vente de pronostics. La Cour a précisé que « le caractère dominant de la revue est la vente des renseignements sur les chances des chevaux engagés ».
2. Article 7 de la loi du 20 avril 1810 : Cet article, qui traite des publications interdites, a été cité pour soutenir que la vente de pronostics ne peut être considérée comme l'objet principal de la publication si celle-ci contient d'autres éléments significatifs, comme les méthodes de jeu.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation repose sur une interprétation stricte des textes législatifs, affirmant que la nature de la publication et son contenu déterminent sa conformité avec la loi. La Cour a validé la condamnation en se basant sur le fait que l'hebdomadaire "Jeudi-Courses" était principalement dédié à la vente de pronostics, ce qui justifiait la sanction infligée.