Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté les pourvois formés par X... (Louis) et Y... de Z... (Louis), parties civiles, contre un arrêt de la chambre d'accusation de la Cour d'appel de Paris du 28 mai 1962. Cet arrêt confirmait une ordonnance du juge d'instruction déclarant l'action publique éteinte en raison de l'effet des décrets d'amnistie signés par le Président de la République le 10 janvier 1962. Les parties civiles contestaient cette décision, arguant que les décrets d'amnistie n'avaient pas été pris dans les conditions légales.
Arguments pertinents
1. Recevabilité des pourvois : La Cour a jugé que les pourvois des parties civiles étaient recevables en vertu de l'article 575-3° du Code de procédure pénale, qui permet à la partie civile de se pourvoir seule en cassation contre un arrêt qui admet une exception mettant fin à l'action publique.
2. Demande de sursis à statuer : La demande de sursis à statuer des demandeurs, fondée sur l'introduction de recours pour excès de pouvoir contre les décrets d'amnistie, a été rejetée. La Cour a affirmé que c'était aux juridictions judiciaires de vérifier la validité des décrets d'amnistie, et non aux juridictions administratives.
3. Fondement des décrets d'amnistie : La Cour a constaté que les décrets d'amnistie avaient été pris conformément aux dispositions de l'article 15 de la loi du 31 juillet 1959. Elle a souligné que la loi ne stipule qu'un délai pour déposer une requête, et que les décrets en question avaient été émis après que les intéressés avaient sollicité l'amnistie.
Interprétations et citations légales
1. Article 575-3° du Code de procédure pénale : Cet article permet à la partie civile de se pourvoir en cassation contre un arrêt qui admet une exception mettant fin à l'action publique. Cela souligne le droit des parties civiles à contester les décisions qui affectent leur capacité à poursuivre une action.
2. Article 15 de la loi du 31 juillet 1959 : Cet article autorise le Président de la République à prendre des mesures d'amnistie. La Cour a interprété que ce texte doit être compris comme conférant un délai aux bénéficiaires pour faire leur demande d'amnistie, sans que cela n'affecte la validité des décrets pris ultérieurement.
3. Loi du 20 avril 1810 : Bien que mentionnée, la Cour n'a pas trouvé de fondement dans cette loi pour annuler les décrets d'amnistie, ce qui renforce l'idée que les procédures d'amnistie doivent être suivies conformément aux lois en vigueur.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation repose sur une interprétation stricte des textes législatifs, affirmant la légitimité des décrets d'amnistie et la recevabilité des pourvois des parties civiles, tout en rejetant leur demande de sursis à statuer.