Résumé de la décision
La Cour de cassation a partiellement cassé l'arrêt de la Cour d'appel de Bordeaux du 9 août 1963, qui avait condamné X... (Alexandre) à dix mois d'emprisonnement pour escroquerie et à des réparations civiles. La Cour a rejeté le premier moyen de cassation relatif à l'audition de témoins à titre de renseignement, mais a accueilli le troisième moyen concernant les intérêts civils, en considérant que la Cour d'appel n'avait pas donné de base légale à sa décision sur ce point. La cause a été renvoyée devant la Cour d'appel de Poitiers pour statuer à nouveau sur les intérêts civils.
Arguments pertinents
1. Premier moyen de cassation : La défense a soutenu que la Cour d'appel avait violé le Code de procédure pénale en entendant des témoins sans prestation de serment. La Cour de cassation a statué que, bien que cela ait été une erreur, la déposition du surveillant chef de la maison d'arrêt n'avait causé aucun préjudice à X..., car elle ne portait que sur l'étendue de l'appel et non sur les faits de l'affaire.
> "C'EST A TORT QUE LE PRESIDENT A DECIDE QUE LES TEMOINS SUSVISES SERAIENT ENTENDUS A TITRE DE RENSEIGNEMENT, SANS PRESTATION DE SERMENT."
2. Troisième moyen de cassation : La défense a contesté la décision de la Cour d'appel qui avait accordé des intérêts à compter du 4 juillet 1962, arguant que, selon le principe de la créance délictuelle, les intérêts ne peuvent être dus qu'à partir de la décision qui fixe le quantum des dommages-intérêts. La Cour de cassation a convenu que la Cour d'appel n'avait pas justifié légalement son choix.
> "EN MATIERE DELICTUELLE, IL EST DE PRINCIPE QUE LA CREANCE DELICTUEUSE NE PEUT PRODUIRE D'INTERETS MORATOIRES QU'A COMPTER DU JOUR OU L'ARRET EN CONSACRE L'EXISTENCE."
Interprétations et citations légales
1. Sur l'audition des témoins : Les articles 437 et 512 du Code de procédure pénale stipulent que les témoins doivent prêter serment avant de déposer. La Cour de cassation a souligné que l'audition de témoins à titre de renseignement, sans prestation de serment, constitue une violation des règles de procédure.
> Code de procédure pénale - Article 437 : "Les témoins appelés devant les juridictions correctionnelles doivent prêter serment avant de déposer."
2. Sur les intérêts civils : La Cour a rappelé que, selon le principe établi, une créance délictuelle ne peut produire des intérêts qu'à partir de la décision qui en fixe le montant. En l'espèce, le jugement du 3 juillet 1963 n'ayant pas accordé d'intérêts compensatoires, la Cour d'appel a erré en confirmant le jugement qui fixait le point de départ des intérêts au 4 juillet 1962.
> Code civil - Article 1382 : "Tout fait quelconque de l'homme qui cause à autrui un dommage oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer."
En conclusion, la décision de la Cour de cassation met en lumière l'importance du respect des procédures judiciaires et des principes fondamentaux en matière de réparation des dommages, tout en soulignant la nécessité d'une justification légale claire pour les décisions relatives aux intérêts civils.