Résumé de la décision
Dans cette affaire, Xavier (X...) a formé un pourvoi contre un arrêt de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence, qui l'avait condamné à une amende de 20 francs pour avoir enfreint un arrêté préfectoral du 19 juillet 1962. Cet arrêté imposait la fermeture des établissements de vente au détail à Salon-de-Provence un jour par semaine, soit le dimanche, soit le lundi. Xavier contestait la validité de cet arrêté, arguant qu'il ne pouvait s'appliquer qu'à une région et non à une seule commune. La Cour de cassation a rejeté le pourvoi, confirmant la légalité de l'arrêté préfectoral et la condamnation de Xavier.
Arguments pertinents
1. Validité de l'arrêté préfectoral : La Cour a affirmé que l'arrêté préfectoral était valide, car l'article 43A du Code du travail permet au préfet d'ordonner la fermeture des établissements dans une "région", sans limitation à une zone géographique précise. La Cour a noté que le terme "région" peut inclure une commune isolée.
> "L'article 43A, en donnant au préfet le pouvoir... d'ordonner la fermeture des établissements de la profession et de la région... n'a pas limité ce pouvoir à une zone géographique précise."
2. Obligation de fermeture : La Cour a également souligné que l'arrêté préfectoral offrait aux commerçants le choix entre deux jours de fermeture (dimanche ou lundi), et que Xavier avait l'obligation de choisir l'un de ces jours pour se conformer à la réglementation.
> "C'était l'un de ces deux jours de la semaine à l'exclusion de tout autre qui devait être choisi par le demandeur pour sa fermeture correspondant au repos hebdomadaire."
3. Liberté du commerce : La Cour a conclu que l'obligation de fermer un jour déterminé n'était pas contraire au principe de la liberté du commerce, tant qu'elle était édictée conformément aux formes et conditions légales.
> "Une telle obligation n'est pas contraire au principe de la liberté du commerce, du moment qu'elle est édictée... selon les formes et conditions prescrites par la loi."
Interprétations et citations légales
1. Article 43A du Code du travail : Cet article confère au préfet le pouvoir d'ordonner la fermeture des établissements de vente au détail dans une région, ce qui a été interprété par la Cour comme pouvant s'appliquer à une commune isolée. Cela élargit la portée de l’autorité préfectorale en matière de réglementation locale.
2. Article 7 de la loi du 20 avril 1810 : Bien que cet article ne soit pas explicitement cité dans le jugement, il est mentionné dans le contexte de la légalité des arrêtés préfectoraux. Il est essentiel de comprendre que les arrêtés doivent respecter les principes de légalité et de compétence.
3. Liberté du commerce et de l'industrie : La décision réaffirme que la liberté du commerce ne doit pas être interprétée comme une absence totale de réglementation. Les obligations imposées par les arrêtés préfectoraux, lorsqu'elles sont conformes à la loi, sont considérées comme légitimes.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation souligne l'importance de la réglementation préfectorale dans le cadre du commerce local, tout en respectant les principes de la législation en vigueur. Les arguments de Xavier n'ont pas été jugés suffisants pour remettre en cause la validité de l'arrêté préfectoral ou la légitimité de sa condamnation.