Résumé de la décision
La Cour de cassation a partiellement cassé un arrêt de la chambre d'accusation de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, daté du 18 décembre 1963, qui avait renvoyé X... (Luc) devant le tribunal correctionnel de Grasse pour entretien de concubine dans la maison conjugale. La Cour a jugé que la chambre d'accusation avait omis de statuer sur des exceptions soulevées par les prévenus, notamment la prescription des faits, ce qui a conduit à la nullité de l'arrêt.
Arguments pertinents
1. Recevabilité du pourvoi : La Cour a d'abord affirmé que l'arrêt de la chambre d'accusation était une décision définitive, susceptible de contrôle par la Cour de cassation, conformément à l'article 574 du Code de procédure pénale. Elle a précisé que les décisions de renvoi devant le tribunal correctionnel ne peuvent être contestées que si elles statuent sur la compétence ou présentent des dispositions définitives que la juridiction de jugement ne peut modifier.
2. Omission de statuer : Le moyen de cassation a été jugé recevable car il faisait grief à l'arrêt d'avoir omis de répondre aux conclusions des prévenus concernant la prescription des faits. La Cour a rappelé que, selon l'article 593 du Code de procédure pénale, les jugements ou arrêts qui omettent de prononcer sur une ou plusieurs demandes des parties sont déclarés nuls.
Interprétations et citations légales
1. Article 574 du Code de procédure pénale : Cet article stipule que les arrêts des chambres d'accusation portant renvoi des prévenus devant le tribunal correctionnel ou de police ne peuvent être attaqués que lorsqu'ils statuent sur la compétence ou présentent des dispositions définitives. La Cour a interprété cet article comme permettant le contrôle de la Cour de cassation sur les décisions qui ne respectent pas ces conditions.
2. Article 593 du Code de procédure pénale : Cet article déclare nuls les jugements ou arrêts qui omettent de statuer sur une ou plusieurs demandes des parties. La Cour a souligné que l'arrêt attaqué, en omettant de statuer sur l'exception de prescription soulevée par les prévenus, a méconnu cette disposition, entraînant ainsi la nullité de l'arrêt.
Conclusion
La décision de la Cour de cassation met en lumière l'importance de la réponse des juridictions à toutes les demandes des parties, en particulier dans le cadre d'une procédure pénale. L'absence de réponse sur une exception de prescription a conduit à la cassation de l'arrêt, soulignant ainsi le respect des droits des prévenus dans le processus judiciaire. La cause a été renvoyée devant la chambre d'accusation de la cour d'appel de Nîmes pour être statué à nouveau conformément à la loi.