Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Jacques X..., condamné par la Cour d'appel de Paris à une amende de 10 000 francs pour avoir enfreint la loi du 16 juillet 1949. Jacques X... avait publié un ouvrage intitulé "Histoire et philosophie du strip-tease" sans effectuer le dépôt préalable requis par la loi, après avoir déjà eu trois publications interdites pour leur caractère licencieux. La Cour d'appel a jugé que l'analogie avec les ouvrages précédemment interdits était caractérisée, justifiant ainsi la condamnation.
Arguments pertinents
1. Caractère licencieux de l'ouvrage : La Cour d'appel a établi que l'ouvrage incriminé présentait un caractère licencieux, ce qui a permis de caractériser l'analogie avec les précédents ouvrages interdits. La décision souligne que "l'accumulation d'images choisies en raison de leur caractère érotique, sensuel ou provocant est de nature à créer l'obsession sexuelle chez le lecteur".
2. Absence de dépôt préalable : Jacques X... n'a pas effectué le dépôt préalable au ministère de la Justice, comme l'exige l'article 14 de la loi du 16 juillet 1949. La Cour a affirmé que "le délit était constitué" du fait de cette omission, renforçant l'importance de la procédure légale dans la publication d'ouvrages à caractère sensible.
3. Appréciation souveraine des faits : La Cour de cassation a souligné que la Cour d'appel avait "apprécié souverainement les faits de la cause", ce qui signifie qu'elle a eu le pouvoir d'interpréter les éléments de preuve et de déterminer la culpabilité de Jacques X... en toute légitimité.
Interprétations et citations légales
1. Article 14 de la loi du 16 juillet 1949 : Cet article stipule que toute publication à caractère licencieux doit faire l'objet d'un dépôt préalable. La Cour a appliqué cet article en considérant que "l'analogie avec les ouvrages antérieurs interdits, prévue par l'article 14, paragraphe 8, de la loi du 16 juillet 1949 modifiée par l'ordonnance du 23 décembre 1958, se trouve caractérisée".
2. Article 4 du Code pénal : Cet article impose une interprétation stricte des textes pénaux. La décision a été fondée sur le fait que la Cour d'appel a correctement interprété les éléments constitutifs de l'infraction, en établissant que "l'analogie qui existerait entre la publication incriminée et les trois ouvrages antérieurement frappés d'interdiction constitue un élément essentiel du délit".
3. Article 7 de la loi du 20 avril 1810 : Bien que cet article ne soit pas explicitement cité dans les motifs de la décision, il est sous-entendu que les principes de droit pénal et les exigences de preuve doivent être respectés dans l'application des lois sur les publications.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation repose sur une interprétation rigoureuse des textes législatifs et une appréciation des faits qui a conduit à la confirmation de la culpabilité de Jacques X..., illustrant ainsi l'importance du respect des procédures légales dans le domaine de la publication.