Résumé de la décision
La Cour de cassation a été saisie d'un pourvoi du Procureur général près la Cour d'appel de Nîmes contre un arrêt de cette même cour, daté du 7 mars 1964, qui avait relaxé un prévenu, X..., accusé de vente de poissons blancs en période interdite. La Cour de cassation a annulé l'arrêt de la Cour d'appel, arguant que celle-ci n'avait pas justifié sa décision en ne vérifiant pas si le prévenu avait produit le certificat d'origine requis pour la vente des poissons.
Arguments pertinents
1. Insuffisance de motifs : La Cour de cassation a souligné que tout jugement doit contenir des motifs suffisants pour justifier la décision. En l'espèce, l'arrêt de la Cour d'appel se limitait à affirmer que les poissons avaient été pêchés dans les eaux maritimes du Rhône, sans examiner si le prévenu avait présenté le certificat d'origine exigé par la loi. La Cour a donc conclu que cette insuffisance de motifs équivalait à leur absence.
2. Application des dispositions légales : La décision de la Cour d'appel a été critiquée pour ne pas avoir respecté les prescriptions de l'article 440 du Code rural, qui interdit la vente de poissons pendant les périodes de pêche interdite, sauf si un certificat d'origine est fourni. La Cour de cassation a noté que la Cour d'appel n'avait pas vérifié si le prévenu avait respecté cette exigence, ce qui constitue une violation de la loi.
Interprétations et citations légales
1. Code rural - Article 440 : Cet article stipule que "la mise en vente dans chaque département des diverses espèces de poissons pendant le temps où la pêche en est interdite est prohibée". Il précise également que des exceptions existent pour les poissons provenant d'étangs ou de réservoirs, à condition qu'un certificat d'origine soit produit. La Cour de cassation a mis en avant que la Cour d'appel n'a pas examiné si le prévenu avait respecté cette exigence.
2. Code de procédure pénale - Article 593 : Cet article impose que toute décision de justice doit être motivée. La Cour de cassation a rappelé que "l'insuffisance de motifs équivaut à leur absence", ce qui a été déterminant dans l'annulation de l'arrêt de la Cour d'appel.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation souligne l'importance de la motivation des décisions judiciaires et le respect des exigences légales en matière de vente de produits réglementés, en particulier dans le domaine de la pêche.