Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté les pourvois de Dame X (Gilberte) et de Y (Louis) contre un arrêt de la Cour d'appel de Bordeaux, daté du 13 avril 1964. Les deux prévenus avaient été condamnés pour proxénétisme, Dame X à 6 mois d'emprisonnement et Y à 5 ans. En outre, tous deux ont été privés de leurs droits selon l'article 42 du Code pénal pour une durée de 5 ans. La Cour a jugé que les arguments de Y concernant une aggravation de sa peine n'étaient pas fondés et que l'appel de Dame X ne contenait aucun moyen.
Arguments pertinents
1. Sur l'appel de Y : Le moyen unique de cassation soulevé par Y concernait la violation des articles du Code de procédure pénale, arguant que la Cour d'appel ne pouvait pas aggraver sa peine au-delà de celle prononcée en première instance, étant donné que le ministère public avait demandé la confirmation du jugement initial. La Cour a répondu que, bien que le ministère public ait exprimé une préférence pour la confirmation, cela ne limitait pas les pouvoirs d'appréciation de la Cour d'appel. En effet, "le ministère public ne saurait porter atteinte par sa requête d'appel ni par ses conclusions prises à l'audience aux pouvoirs de la Cour quant à l'appréciation de la peine".
2. Sur l'appel de Dame X : La Cour a noté que Dame X n'a présenté aucun moyen pour soutenir son pourvoi, ce qui a conduit à un rejet pur et simple de sa demande.
Interprétations et citations légales
1. Article 515 du Code de procédure pénale : Cet article stipule que "la Cour peut, sur l'appel du ministère public, soit confirmer le jugement, soit l'infirmer en tout ou en partie dans un sens favorable ou défavorable au prévenu". Cette disposition permet à la Cour d'appel d'agir en fonction des éléments de l'affaire, indépendamment des conclusions du ministère public.
2. Article 509 du Code de procédure pénale : Cet article établit les conditions dans lesquelles un appel peut être interjeté. Il souligne que l'appel est un droit pour le prévenu, mais que la Cour d'appel a une latitude dans l'évaluation des peines.
3. Article 593 du Code de procédure pénale : Cet article traite de la motivation des décisions de la Cour d'appel. La Cour a jugé que les juges du fond avaient correctement appliqué la loi, en ne violant pas les dispositions pertinentes.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation souligne l'importance de la latitude d'appréciation des juridictions d'appel en matière de peine, même lorsque le ministère public exprime une opinion sur la confirmation d'un jugement. Les prévenus doivent également présenter des moyens valables pour soutenir leur pourvoi, ce qui n'a pas été le cas pour Dame X.