Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté les pourvois de X... (Richard) et Y... (Albert) contre un arrêt de la Cour d'appel de Colmar, qui les avait condamnés à des amendes pour fraudes et tentative de fraude en matière d'impôts. Les deux hommes, respectivement président et trésorier du Football Club de Strasbourg 1906, avaient été accusés d'avoir frauduleusement obtenu des exonérations fiscales sur des spectacles de catch organisés par un tiers. La Cour a jugé que les vérifications fiscales avaient été menées conformément à la loi et que les demandeurs avaient effectivement commis des infractions fiscales.
Arguments pertinents
1. Violation des droits de la défense : Les demandeurs ont soutenu que la Cour d'appel n'avait pas répondu à leurs conclusions concernant la nullité du procès-verbal établi par l'administration, en raison du défaut d'avertissement prévu par l'article 1649 septies du Code général des impôts. La Cour a rejeté cet argument, affirmant que l'assistance d'un conseil n'était requise qu'en cas de défense contre une proposition de rehaussement, et non lors des opérations de vérification.
> "L'assistance d'un conseil prévue par l'article 38 est limitée au cas où le redevable est appelé à se défendre contre une proposition de rehaussement."
2. Élément intentionnel de la fraude : Les demandeurs ont contesté la qualification de fraude, arguant qu'il n'avait pas été prouvé que les exonérations fiscales avaient été utilisées à d'autres fins que celles pour lesquelles elles avaient été accordées. La Cour a conclu que les dirigeants du club avaient sciemment souscrit des déclarations inexactes dans le but de se soustraire au paiement d'impôts.
> "Les juges du fond ont constaté que Z... et les dirigeants du Football Club avaient souscrit en connaissance de cause des déclarations inexactes dans le dessein de se soustraire au paiement d'impôts."
Interprétations et citations légales
1. Article 1649 septies du Code général des impôts : Cet article stipule que l'administration doit notifier au redevable la possibilité de se faire assister d'un conseil lors de la proposition de rehaussement. La Cour a interprété que cette obligation ne s'applique pas aux opérations de vérification, mais uniquement lors de la notification d'une proposition de redressement.
2. Article 1835 du Code général des impôts : Cet article traite des conditions d'octroi des exonérations fiscales. La Cour a interprété que les exonérations ne peuvent être accordées que si la totalité des recettes est affectée au profit de la société ou de l'œuvre bénéficiaire. Les demandeurs ont été jugés coupables d'avoir sciemment fait des déclarations inexactes pour obtenir des exonérations.
> "Les exonérations n'avaient été accordées au Football Club qu'en application des textes susvisés, lesquels impliquent que la totalité des recettes, sous la seule déduction des frais, soit affectée au profit de la société."
En conclusion, la décision de la Cour de cassation repose sur une interprétation stricte des obligations légales en matière de notification et d'octroi d'exonérations fiscales, ainsi que sur la reconnaissance de l'intention frauduleuse des demandeurs dans leurs déclarations fiscales.