Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par Y... contre l'arrêt rendu le 4 février 1961 par la Cour d'appel de Paris. Les faits concernent une locataire, veuve X..., qui a été internée dans un hôpital psychiatrique. Son fils, X..., a donné congé du pavillon dont elle était locataire à Y..., qui a ensuite reloué le bien à un tiers. La Cour d'appel a ordonné la réintégration de la veuve X... dans son logement et a condamné Y... à lui verser des dommages-intérêts. Y... a contesté cette décision, arguant que son congé était valide en raison des agissements de X..., mais la Cour a confirmé que X... n'avait pas qualité pour donner congé.
Arguments pertinents
1. Sur le premier moyen : La Cour a constaté que l'acte d'appel était postérieur à l'entrée en vigueur des nouveaux textes du décret du 22 décembre 1958, qui ne nécessitaient plus l'accomplissement des formalités exigées par les anciens textes. Par conséquent, le moyen soulevé par Y... n'était pas fondé.
> "L'instance d'appel engagée postérieurement au 2 mars 1959 était soumise aux textes nouveaux édictés par le décret du 22 décembre 1958."
2. Sur le second moyen : La Cour a souligné que le fils de la locataire n'avait pas qualité pour donner congé du pavillon. L'administration des biens de la locataire, internée mais non interdite, appartenait à la Commission de surveillance de l'hôpital psychiatrique. De plus, la mauvaise foi de Y... a été établie, ce qui exclut la possibilité de se prévaloir d'un mandat apparent.
> "X... fils était sans qualité pour donner congé du pavillon dont sa mère était locataire."
Interprétations et citations légales
1. Code de procédure civile - Articles 141 et 142 : Ces articles anciens stipulaient des formalités précises pour l'acte d'appel. Cependant, avec l'entrée en vigueur des nouveaux textes, ces exigences ont été abolies, ce qui a conduit la Cour à rejeter le premier moyen.
2. Code civil - Article 815 : Cet article traite de la gestion des biens d'une personne sous tutelle ou curatelle. Bien que la veuve X... ne fût pas interdite, son internement impliquait que ses droits étaient gérés par une autorité compétente, ce qui a été pris en compte par la Cour pour établir que son fils n'avait pas le droit de donner congé.
> "L'administration des biens de celle-ci, internée non interdite, appartenant à la Commission de surveillance de l'hôpital psychiatrique."
La décision de la Cour de cassation repose donc sur une interprétation rigoureuse des textes en vigueur au moment des faits et sur une évaluation des droits de la locataire et des actes de son fils, établissant ainsi un cadre juridique clair pour la gestion des biens d'une personne internée.