Résumé de la décision
Dans cette affaire, X... a contesté deux jugements rendus par le Tribunal civil de Marseille, le premier le 19 novembre 1954, qui désignait un expert pour évaluer l'indemnité d'expropriation, et le second le 22 mai 1958, qui fixait cette indemnité. X... a formé un pourvoi en cassation contre ces deux jugements. La Cour de cassation a déclaré le pourvoi irrecevable concernant le jugement du 19 novembre 1954, en raison de l'acquiescement tacite de X... à ce jugement, et a rejeté le pourvoi concernant le jugement du 22 mai 1958, en raison de l'absence de fondement juridique dans les moyens soulevés.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité du pourvoi concernant le jugement du 19 novembre 1954 :
- La Cour a constaté que X... avait participé à l'expertise sans élever de protestation contre le jugement, ce qui équivalait à un acquiescement. Elle a affirmé : "X... a ainsi, de fait et nécessairement, acquiescé au jugement du 19 novembre 1954." Par conséquent, le pourvoi a été déclaré irrecevable.
2. Rejet du pourvoi concernant le jugement du 22 mai 1958 :
- La Cour a examiné les moyens soulevés par X... et a noté que l'article 39 du décret-loi du 8 août 1935 ne prescrit pas de formalités de dépôt et de notification de mémoire après le début de la procédure d'appel. Elle a conclu que "les mémoires, dont la production n'a donné lieu à aucune contestation devant le tribunal, ont été régulièrement versés aux débats et ont fait l'objet d'une discussion contradictoire."
3. Absence de fondement juridique dans le quatrième moyen :
- Le moyen soulevé par X... concernant la fixation de l'indemnité n'était pas fondé sur un des cas d'ouverture à cassation énumérés par la loi. La Cour a précisé que "tel qu'il est formulé, le moyen ne vise aucun des cas d'ouverture à cassation limitativement énumérés par l'article 39, alinéa 13, du décret-loi du 8 août 1935."
Interprétations et citations légales
1. Acquiescement et irrecevabilité :
- La notion d'acquiescement tacite est essentielle dans cette décision. La Cour a interprété la participation de X... à l'expertise comme une acceptation des termes du jugement initial. Cela soulève des questions sur la portée de l'acquiescement dans le cadre des procédures d'appel.
2. Décret-loi du 8 août 1935 - Article 39 :
- Cet article stipule les formalités de dépôt et de notification des mémoires en appel. La Cour a souligné que ces formalités ne s'appliquent qu'au début de la procédure, ce qui a été déterminant pour le rejet des moyens soulevés par X... : "L'article 39 du décret-loi du 8 août 1935 ne prescrit les formalités de dépôt et de notification de mémoire par les parties qu'au début de la procédure d'appel."
3. Code civil - Article 545 :
- Cet article stipule que l'exproprié doit recevoir une indemnité lui permettant de se replacer dans une situation semblable à celle où il se trouvait. Cependant, la Cour a noté que le moyen soulevé par X... ne se fondait pas sur les cas d'ouverture à cassation prévus par la loi, ce qui a conduit au rejet de son argumentation.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation repose sur des principes d'acquiescement et sur l'application stricte des règles de procédure, tout en clarifiant les conditions de recevabilité des pourvois en cassation.