Résumé de la décision
Dans l'affaire opposant X... à la société Hourseau, X... avait commandé 1 500 agendas pour l'année 1958, avec une livraison prévue "fin octobre". En septembre 1957, X... tenta d'annuler sa commande alors que les agendas étaient en cours de fabrication. La société Hourseau refusa cette résiliation, mais proposa de tenter de placer les agendas chez un autre client, tout en s'engageant à livrer les agendas à X... si ce placement échouait. Les agendas furent finalement livrés le 28 novembre 1957, mais X... les refusa. La société Hourseau assigna X... en paiement, et le jugement de première instance condamna X... à payer le prix des agendas, décision confirmée par la cour d'appel. X... a formé un pourvoi, soutenant que la cour avait mal appliqué le droit en exigeant une mise en demeure.
Arguments pertinents
1. Application des articles du Code civil : La cour d'appel a jugé que l'article 1146 du Code civil, qui traite de la mise en demeure, était applicable. X... ne justifiait pas d'une mise en demeure, ce qui a conduit à sa condamnation. La cour a considéré que X... devait mettre en demeure la société Hourseau avant de refuser la livraison.
2. Nature de la commande : La cour a également estimé que la commande d'agendas, bien que saisonnière, ne justifiait pas l'absence de mise en demeure. Elle a affirmé que la mise en demeure était nécessaire, même si le délai de livraison était fixé, car cela relevait de l'appréciation souveraine des juges.
3. Refus de la livraison : La cour a noté que X... avait été informé que les agendas seraient tenus à sa disposition, ce qui a renforcé l'idée qu'il devait procéder à une mise en demeure avant de refuser la livraison.
Interprétations et citations légales
1. Code civil - Article 1146 : Cet article stipule que le débiteur doit être mis en demeure pour être en retard dans l'exécution de son obligation. La cour a appliqué cet article pour justifier que X... ne pouvait pas se prévaloir d'un retard sans avoir préalablement mis en demeure la société Hourseau.
2. Code civil - Article 1184 : Cet article concerne la résolution des contrats et stipule que la résolution peut être demandée sans mise en demeure lorsque le délai de livraison est une condition essentielle. Le pourvoi soutenait que cet article était applicable, car la date de livraison était cruciale pour la nature saisonnière des agendas. Cependant, la cour a jugé que la mise en demeure était nécessaire dans ce cas précis.
3. Appréciation souveraine des juges : La cour a exercé son pouvoir d'appréciation en considérant que, dans le contexte de l'affaire, la mise en demeure était justifiée. Elle a conclu que X... avait été averti de la disponibilité des agendas, ce qui a influencé sa décision.
En somme, la décision de la cour d'appel repose sur une interprétation stricte des obligations contractuelles et des exigences de mise en demeure, tout en tenant compte des circonstances spécifiques de la commande et de la nature des biens concernés.