Résumé de la décision
Dans cette affaire, la cour a été saisie d'un pourvoi contre un jugement du tribunal de première instance de Mulhouse, qui avait déclaré applicable à une caissière de cinéma un délai de congé de six semaines, conformément au Code de commerce local d'Alsace-Lorraine. La caissière, qui se contentait de vendre des billets et de gérer les encaissements, contestait sa qualification d'employée de commerce, arguant qu'elle n'effectuait aucune opération comptable. La cour a confirmé la décision du tribunal, considérant que les fonctions exercées par la caissière justifiaient son statut d'employée de commerce.
Arguments pertinents
1. Qualification d'employée de commerce : Les juges du fond ont constaté que la caissière exerçait des fonctions au sein d'une entreprise commerciale, ce qui lui conférait la qualité d'employée de commerce. Ils ont souligné que son activité ne se limitait pas à un travail manuel, mais impliquait des responsabilités liées à la vente et à la gestion des fonds. Cela a permis d'appliquer le délai de congé de six semaines prévu par le Code de commerce local.
2. Validité du délai de congé : Les juges ont également justifié leur décision en affirmant que le délai de congé convenu de huit jours était inférieur au délai minimum légal de six semaines, ce qui rendait cette clause nulle. Ils ont donc appliqué le délai légal, confirmant ainsi la légitimité de leur décision.
Interprétations et citations légales
1. Code de commerce local - Article 66 : Cet article stipule les conditions relatives au délai de congé pour les employés de commerce. Les juges ont interprété que la caissière, en raison de ses fonctions, relevait de cette catégorie, justifiant ainsi l'application du délai de six semaines.
2. Code du travail - Article 23 : Cet article interdit la fixation de délais de congé par conventions, mais les juges ont précisé que les conventions individuelles déterminant le délai de congé restaient légales tant qu'elles respectaient le minimum légal. Ils ont souligné que le délai convenu de huit jours était en deçà du minimum légal, rendant la clause nulle.
3. Loi du 6 mai 1939 - Article 1er et suivants : Les juges ont également fait référence à cette loi pour soutenir leur position sur la légalité des délais de congé. Ils ont affirmé que la loi avait introduit des protections pour les employés, ce qui justifiait l'application du délai minimum légal.
En conclusion, la décision repose sur une interprétation des textes de loi qui reconnaît la qualification d'employée de commerce de la caissière, justifiant ainsi l'application du délai de congé légal, tout en invalidant les clauses contraires.