Résumé de la décision
Dans cette affaire, Marcel X... et la société Auxiliaire des Commerces de l'Édition, de la Librairie et de la Papeterie (SACELP) ont été condamnés par la Cour d'appel de Paris pour ne pas avoir tenu le livre de brocante requis par la loi du 15 février 1898 et pour avoir acheté des livres à des mineurs sans le consentement écrit de leurs parents. Le pourvoi formé contre cette décision a été rejeté par la Cour de cassation, qui a confirmé la légalité de l'arrêt attaqué.
Arguments pertinents
1. Application de la loi sur le commerce de brocante : La Cour a souligné que l'article 1er de la loi du 15 février 1898 s'applique à tout revendeur, qu'il soit spécialisé ou non. En effet, "il importe peu que le prévenu ait limité ses activités au commerce de livres usagés". Cela signifie que les obligations légales s'appliquent de manière uniforme à tous les commerçants, indépendamment de la nature de leur activité.
2. Interdiction d'acheter à des mineurs : La Cour a également rappelé que l'article 2 de la même loi interdit explicitement l'achat d'objets mobiliers à des mineurs sans le consentement des parents. En conséquence, le gérant de la société SACELP a été jugé responsable pour avoir enfreint cette disposition.
Interprétations et citations légales
1. Sur la définition du brocanteur : L'article 1er de la loi du 15 février 1898 définit le brocanteur comme "le revendeur de vieux meubles, linges, hardes, bijoux, livres, vaisselles, armes, métaux, ferrailles et autres objets et marchandises de hasard". Cette définition est interprétée de manière large, incluant non seulement les commerçants généralistes mais aussi ceux qui se spécialisent dans une catégorie de produits, comme les livres d'occasion.
2. Sur l'interdiction d'achat à des mineurs : L'article 2 de la même loi stipule que "nul ne peut acheter à des enfants mineurs, sans le consentement du père, mère ou tuteur". Cette disposition vise à protéger les mineurs et à encadrer les transactions commerciales les impliquant, ce qui a été clairement enfreint dans cette affaire.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation repose sur une interprétation stricte des lois régissant le commerce de brocante, affirmant que les obligations légales s'appliquent à tous les commerçants, et que la protection des mineurs dans les transactions commerciales est une priorité légale.