Résumé de la décision
Dans cette affaire, la Ville de Nîmes a été condamnée à verser une indemnité de 105 550 francs à un particulier (X...) suite à une expropriation pour cause d'utilité publique. Après la signification de l'arrêt condamnant la Ville, le Conseil municipal a délibéré et autorisé le paiement de l'indemnité, bien qu'aucune décision formelle n'ait été prise concernant un pourvoi. La Cour de cassation a jugé que l'exécution de l'arrêt ne constituait pas un acquiescement à la décision, rendant ainsi le pourvoi de la Ville recevable. De plus, elle a annulé l'arrêt de la Cour d'appel de Montpellier pour vice de forme, en raison de l'absence de constatation que le ministère public avait été entendu, ce qui est requis par la loi.
Arguments pertinents
1. Recevabilité du pourvoi : La Cour a établi que le paiement effectué par la Ville de Nîmes ne démontrait pas une volonté d'accepter la décision rendue, car il a eu lieu après la signification de l'arrêt et sous la menace d'une inscription d'office au budget. Cela a conduit à la conclusion que le pourvoi était recevable. La Cour a affirmé que "l'exécution de l'arrêt n'atteste pas la volonté non équivoque d'accepter la décision rendue".
2. Vice de forme : La Cour a également souligné que l'arrêt attaqué ne respectait pas les exigences légales en matière de procédure, car il ne mentionnait pas que le ministère public avait été entendu. Elle a cité que "l'arrêt doit à peine de nullité, constater que le ministère public a été entendu", ce qui a conduit à l'annulation de l'arrêt.
Interprétations et citations légales
1. Sur la recevabilité du pourvoi : La décision s'appuie sur le principe selon lequel l'exécution d'un jugement ne doit pas être interprétée comme un acquiescement lorsque celle-ci est effectuée sous contrainte ou menace. Cela est fondé sur une interprétation des circonstances entourant le paiement et la délibération du Conseil municipal.
2. Articles de loi appliqués :
- Ordonnance du 23 octobre 1958 - Article 31 : Cet article stipule que les décisions concernant la fixation des indemnités d'expropriation doivent être examinées par une chambre de la Cour d'appel, incluant un représentant du ministère public.
- Code de procédure civile - Article 83 : Ce texte précise que les causes doivent être communiquées au ministère public, et que l'arrêt doit constater que celui-ci a été entendu, faute de quoi il est entaché d'un vice de forme.
La Cour de cassation a donc appliqué ces articles pour conclure à l'annulation de l'arrêt de la Cour d'appel, soulignant l'importance du respect des procédures légales dans les décisions judiciaires, en particulier dans le contexte des expropriations pour cause d'utilité publique.