Résumé de la décision
La décision concerne un pourvoi formé par Raymond X... contre une ordonnance du 23 avril 1963 du juge de l'expropriation du tribunal de grande instance de Caen, qui a annulé une précédente ordonnance d'expropriation au profit de la commune de Larmor-Baden. Le pourvoi soulève plusieurs moyens, notamment des questions de procédure et de conformité aux exigences légales concernant l'expropriation pour cause d'utilité publique. La Cour de cassation rejette le pourvoi, confirmant la légalité de l'ordonnance attaquée.
Arguments pertinents
1. Premier moyen : Le pourvoi soutenait que le renvoi ordonné par la Cour de cassation empêchait l'administration de procéder à l'expropriation sans avoir purgé ce renvoi. La Cour a répondu que le renvoi était devenu sans objet suite à un second renvoi, rendant le moyen irrecevable : « le premier renvoi ordonné [...] ne présentait plus rien à purger puisque devenu sans objet ».
2. Deuxième moyen : Il était reproché au juge de ne pas avoir vérifié la notification de l'avis du conseil municipal. La Cour a constaté que l'ordonnance mentionnait les pièces justificatives, incluant le procès-verbal d'enquête et la délibération du conseil municipal, ce qui était suffisant pour établir la conformité : « le moyen n'est pas fondé ».
3. Troisième moyen : Le pourvoi contestait la validité des notifications individuelles aux propriétaires, arguant que l'ordonnance ne précisait pas l'objet des lettres recommandées. La Cour a jugé que l'envoi de ces lettres était une formalité substantielle, et que le juge n'était pas tenu de préciser les dates d'envoi : « l'ordonnance attaquée a nécessairement constaté l'accomplissement de cette formalité substantielle ».
4. Quatrième moyen : Le pourvoi affirmait que l'ordonnance ne désignait pas suffisamment les terrains expropriés. La Cour a affirmé qu'il existait une parfaite concordance entre la désignation des terrains dans l'ordonnance et celle dans l'arrêté de cessibilité : « il existe une parfaite concordance entre cette désignation et celle qui figure à l'arrêté de cessibilité ».
Interprétations et citations légales
1. Décret-loi du 8 août 1935 - Article 13 : Cet article impose des formalités spécifiques pour l'expropriation, notamment l'avis du conseil municipal. La Cour a confirmé que ces formalités avaient été respectées, en se basant sur les documents annexés à l'ordonnance.
2. Décret-loi du 8 août 1935 - Article 7 : Cet article stipule que des notifications individuelles doivent être faites aux propriétaires concernés. La Cour a interprété que la simple mention des accusés de réception des lettres recommandées suffisait à établir que cette formalité avait été respectée, sans nécessiter de détails supplémentaires sur l'objet des lettres.
3. Concordance entre les documents : La décision souligne l'importance de la précision dans la désignation des biens expropriés. La Cour a affirmé que la mention des parcelles dans l'ordonnance était conforme aux exigences légales, ce qui est essentiel pour la validité de l'expropriation.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation rejette les arguments du pourvoi, confirmant la légalité de l'ordonnance d'expropriation et soulignant le respect des procédures établies par la loi.