Résumé de la décision
La Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Lucien X..., condamné par la Cour d'appel de Colmar à trois mois et un jour d'emprisonnement pour coups et blessures volontaires infligés à un fonctionnaire de police sans motif légitime dans l'exercice de ses fonctions. Le pourvoi contestait notamment la violation des droits de la défense et la qualification des faits au regard de l'article 309 du Code pénal, en soutenant que le décès de la victime survenu le huitième jour après les coups ne justifiait pas la qualification d'incapacité totale de travail supérieure à huit jours.
Arguments pertinents
1. Sur la défense et la réponse aux conclusions :
La Cour a estimé que la Cour d'appel n'avait pas à répondre aux conclusions du demandeur concernant le retrait de pièces de presse du dossier, car aucune demande expresse n'avait été formulée. La Cour a souligné que "la présence des pièces constituées par des articles de presse incitant à la répression est de nature à nuire aux droits de la défense", mais a conclu qu'aucune violation des droits de la défense n'en résultait.
2. Sur la qualification des coups et blessures :
La Cour a confirmé que, bien que la victime soit décédée le huitième jour après les coups, cela ne remettait pas en cause l'incapacité totale de travail constatée par les juges du fond. Elle a affirmé que "les juges du fond, par une souveraine appréciation des moyens de preuve, ont constaté que des coups portés ou des blessures faites à Y... avaient entraîné une incapacité totale de travail personnelle supérieure à huit jours".
Interprétations et citations légales
1. Droits de la défense :
- Code de procédure pénale - Article 172 : Cet article stipule que "les parties doivent être mises en mesure d'exercer pleinement leurs droits de défense". La Cour a interprété cet article en considérant que la Cour d'appel n'avait pas à répondre à des conclusions non expressément formulées.
2. Qualification des coups et blessures :
- Code pénal - Article 309 : Cet article précise que "les coups et blessures ayant entraîné une incapacité totale de travail de plus de huit jours sont punis". La Cour a jugé que la qualification retenue par la Cour d'appel était justifiée par les éléments de preuve, notamment l'expertise médicale qui avait conclu à une incapacité de travail de trois semaines.
3. Loi du 20 avril 1810 :
- Cet article est mentionné dans le cadre de la protection des droits de la défense, mais la Cour a estimé qu'il n'y avait pas eu de violation dans le cas présent, car les droits de la défense n'avaient pas été compromis par les éléments du dossier.
En conclusion, la décision de la Cour de cassation a été fondée sur une interprétation rigoureuse des faits et des textes de loi, confirmant ainsi la légalité de la condamnation de Lucien X... pour coups et blessures.