Résumé de la décision
Dans le cadre d’un litige opposant l’agence Pena et Pena à ses partenaires dans un marché public de maîtrise d'œuvre, le tribunal administratif de Melun a été saisi pour fixer une nouvelle répartition des honoraires entre les agences D...-A... et Pena et Pena. Après plusieurs procédures, dont une déclinaison de compétence par le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris, le Tribunal a constaté que le litige ne concernait pas la commune de Vincennes, mais uniquement les relations privées entre les deux agences. Par conséquent, il a jugé que la juridiction judiciaire était compétente pour trancher ce différend et a renvoyé la cause devant le tribunal de grande instance de Paris.
Arguments pertinents
1. Identité de litige : Le Tribunal a déterminé qu'il y avait une identité de litige entre le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris et le tribunal administratif de Melun. Le juge a affirmé que "la saisine du Tribunal est régulière, dès lors qu'il y a identité de litige".
2. Nature du litige : La décision souligne que le différend entre Pena et Pena et les autres parties ne concerne pas la commune, mais des "relations de droit privé". Ainsi, le tribunal a constaté que le litige était de la compétence judiciaire, et non administrative, car il "tend seulement à ce que M. D... et Mme A... lui reversent une partie des honoraires".
3. Compétence judiciaire : Le Tribunal a donc retenu que ce litige relève de l'ordre judiciaire, en déclarant que "la juridiction judiciaire est compétente pour connaître du litige opposant l'agence Pena et Pena à M. D... et Mme A...".
Interprétations et citations légales
1. Loi des 16-24 août 1790 et décret du 16 fructidor an III : Ces textes établissent la séparation des pouvoirs entre les juridictions administratives et judiciaires. La décision rappelle ce principe en affirmant que le litige en question engage uniquement des relations entre personnes privées, ce qui est du ressort du droit civil.
2. Décrets et ordonnances :
- Le Tribunal applique le décret n° 2015-233 du 27 février 2015, en lien avec la compétence des juridictions, précisant que la division entre les domaines est essentielle dans la détermination des compétences.
- Le Tribunal se réfère également à l'article 32 du décret du 27 février 2015, qui aborde la question de la compétence des juridictions administratives et judiciaires.
3. Compétence renvoyée : L'article 2 de la décision précise que "l’ordonnance du 3 septembre 2013... est déclarée nulle et non avenue", indiquant la réaffirmation de la compétence du tribunal de grande instance, soulignant ainsi les limites de la compétence d’intervention qui peuvent exister entre les différents ordres de juridiction.
En conclusion, cette décision illustre l'importance de distinguer clairement les relations de droit privé des relations d'intérêt public dans les litiges. Le Tribunal clarifie ainsi la compétence judiciaire face aux enjeux contractuels entre entités privées dans un cadre public.